Réunie pour la première fois le 27 juin en présence du ministre de l’Économie, Mansour Bteich, la nouvelle Association libanaise des partenariats public-privé (PPP) se veut un outil de promotion des PPP au Liban et un interlocuteur privilégié pour les secteurs public et privé. Fondée par Alexandre Rizk, directeur général de Defcon SAL et Defcon Offshore, et Baki Maneche, responsable du Moyen-Orient au sein du cabinet d’avocats français Fidal spécialisé dans les partenariats public-privés, elle réunit de nombreux cabinets libanais et internationaux, notamment l’italien CBA, le libanais Aziz Torbey Law Firm, ainsi que le cabinet d’audit et de conseil KPMG France. L’association organisera des tables rondes et des événements pour discuter des opportunités, des techniques et des enjeux des PPP. « Nous présentons également des projets à l’État en lui apportant des informations préliminaires et en mettant en contact les différentes parties », explique Ramy Torbey, président d'Eptalex, directeur associé d’Aziz Torbey Law Firm et représentant de l’association auprès du ministère de l’Intérieur.
Les partenariats public-privé sont définis par la loi n° 48 de 2017 comme « un projet public de nature économique dans lequel le secteur privé contribue au financement, à la gestion et au moins à l’une des activités suivantes : construction, développement, restauration, équipement, maintenance, réhabilitation et opération ». C’est l’un des instruments privilégiés par les autorités libanaises pour développer les infrastructures, notamment dans les secteurs de l’électricité et du transport.
Les intérêts et inconvénients de ce type de contrats pour l’État ont déjà été examinés dans le débat public : au coût souvent plus élevé que pour un projet classique, s’opposent notamment un meilleur respect des délais et des coûts, et une plus grande transparence. L’Association libanaise des partenariats public-privé cherche quant à elle davantage à mettre en exergue les avantages des partenariats public-privé pour et auprès du secteur privé. Si les contracteurs privés et derrière eux leurs investisseurs assurent le financement de départ, ils ont en contrepartie la garantie du versement d’une rémunération fixe de l’État sur une longue période et d’un retour sur investissement proportionnel aux risques pris. En délégant la conception, la réalisation et la gestion du projet d’infrastructure, le secteur public octroie également une plus grande flexibilité aux entreprises de construction. « Le partenariat public-privé diffère d’un service en concession ou du lancement d’une offre de marché publique où le privé obéirait à un cahier des charges rigide, détaille Ramy Torbey. Dans le cas d’un PPP, l’entreprise peut, par exemple, changer de matériaux de construction en cours de route ou optimiser le fonctionnement des infrastructures afin d’augmenter la rentabilité. »