L’agence de notation financière américaine Moody’s a estimé dans son analyse de crédit annuelle du Liban que le risque que le gouvernement libanais ait recours à un rééchelonnement de la dette publique ou toute autre forme de restructuration s’est accentué. « Malgré l’inclusion de mesures d’assainissement budgétaire dans le projet de budget 2019, le ralentissement des entrées de capitaux et la croissance plus faible des dépôts augmentent le risque que la réponse du gouvernement inclut un rééchelonnement de la dette », a écrit Moody’s dans son rapport.
L’agence a maintenu la notation “Caa1”, avec perspective “stable”, mais elle prévient qu’elle « dégradera la note de la dette souveraine si les déficits public et extérieur du Liban continuent de se détériorer et d’affaiblir sa stabilité financière ». Une amélioration est conditionnée à la mise en œuvre de réformes budgétaires significatives à même de réduire le ratio dette/PIB.
Moody’s souligne que le Liban est, parmi tous les pays qu’elle évalue, celui ayant le plus haut ratio service de la dette/recettes publiques, puisque les dépenses annuelles de l’État pour le paiement des intérêts de la dette représentent près de la moitié (46,9 %) des revenus générés annuellement par l’État. L’agence admet néanmoins que le Liban a toujours respecté ses engagements vis-à-vis de ses créanciers et couvert à temps ses échéances, malgré les tensions économiques et politiques tant au niveau local que régional, grâce notamment à l’intervention de la BDL.