Les problèmes judiciaires de Carlos Ghosn et les frais engagés pour organiser sa fuite lui ont couté 40% de sa fortune, affirme l'agence Bloomberg. Au moment de son arrestation au Japon, il y a un peu plus d’un an, le Bloomberg Billionaires Index, qui recense les hommes les plus riches de la planète, estimait sa fortune à environ 120 millions de dollars. Aujourd’hui, elle ne serait plus que de 70 millions de dollars.
La location du jet privé qui lui a permis de quitter le Japon et de rejoindre la Turquie puis le Liban lui aurait coûté quelque 350 000 dollars, dont la moitié a été réglée jusque-là, mais la planification de toute l’opération d’exfiltration a « nécessité une équipe de 25 personnes sur une demi année » et couté « 15 millions de dollars ou plus » estime l’agence, en se basant sur le témoignage anonyme d’un expert en sécurité privée. S’ajoutent à cela les 14 millions de dollars (1,5 milliards de yen) de caution déposée devant la justice japonaise au moment de sa libération sous caution, que celle-ci a saisi après sa fuite.
L’agence souligne par ailleurs que l’ex-PDG de Renault-Nissan a perdu des rémunérations liées à sa retraite et des compensations en actions chez Nissan, et que Renault SA a annoncé la suspension de l’accord de non-concurrence signé en 2015 et les paiements en actions conditionnés à son maintien au sein de la société.
L’agence affirme aussi que Nissan s’apprête à entamer d’autres procès contre son ancien patron, pour récupérer des actifs qui auraient été détournés.
Le constructeur japonais a déjà lancé une procédure au Liban concernant la maison de la rue du Liban, à Beyrouth. Une audience en référé est attendue sur cette question la semaine prochaine.
Nissan avait acheté cette demeure en 2006 pour un montant de 9,5 millions de dollars, selon des documents de Nissan, et rénové pour plusieurs millions de dollars.
Lors de la conférence de presse, donnée à Beyrouth le 08 janvier, Carlos Ghosn a rappelé que le contrat qui le liait à Nissan prévoyait que cette résidence soit mise à sa disposition « aussi longtemps qu’il travaillait pour l’entreprise ». La firme japonaise, a-t-il ajouté, s’engageait toutefois à ce que « la demeure lui soit revendue à sa valeur initiale par la suite ». Ce qui n’a pas été le cas.