L’agence de notation américaine Fitch a dégradé le 18 mars, et pour la deuxième fois en un peu plus d’une semaine, la notation des obligations en devises émises par le gouvernement libanais à long terme, soit les eurobonds dont la maturité est supérieure à un an. Ces derniers sont désormais notés “RD” (Restricted Default ou défaut sélectif), soit un cran en-dessous du ”C” imposé le 9 mars.
Ce déclassement s’inscrit dans le sillage de la décision du gouvernement libanais de ne pas rembourser une série d’eurobonds de 1,2 milliard de dollars, arrivée à échéance le 9 mars, et de négocier une restructuration de sa dette avec ses créanciers.
De son côté, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a aussi abaissé la notation des obligations libanaises en devises, à court et long terme, après l’avoir déjà fait en février. En effet, après l’avoir fait passer de “CCC” à “CC/C” en février, elle la rabaisse, le 13 mars, à “SD/SD”, soit “défaut sélectif”. Elle a néanmoins maintenu à “CC/C” la note des titres de dette en livres libanaises, tout en maintenant la perspective “négative” pour ceux à long terme.
L’agence a aussi maintenu à “CC” l’évaluation du Liban sur le critère “Transfert and Convertibility”, c’est-à-dire le risque que le pays transfère des fonds des déposants des banques du pays aux créanciers non résidents pour régler sa dette, et/ou impose aux clients de banques du pays de convertir leurs dépôts en devises en monnaie nationale.
Quant à Moody’s, elle avait déjà abaissé, fin février, sa note de “Caa2” à “Ca” avec une perspective “stable”, mais n’a pas modifié sa note suite à l’annonce du gouvernement de ne pas rembourser la série d’eurobonds de mars.