Respecter l’environnement dans le pays, c’est bien. En tirer des profits pour l’entreprise, c’est encore mieux. L’ISO 14000 permet de combiner les deux.
S’il est évident que toute activité industrielle ou commerciale a des impacts sur notre environnement, les domaines principalement touchés sont l’eau, l’air, le sol, les ressources naturelles et les nuisances sonores. Pour les industriels soucieux de l’environnement, des normes existent. En l’occurrence, la norme ISO 14000.
Pour illustrer ces propos, analysons brièvement les différents éléments des activités industrielles ou commerciales. Nous cherchons d’abord à savoir à quel point l’entreprise, pour son fonctionnement :
• consomme de l’énergie (gaz naturel, électricité, carburants…), donc contribue à l’épuisement des ressources naturelles et à la pollution atmosphérique avec l’émission de sous-produits gazeux ;
• produit des rejets aqueux dans le milieu naturel, l’impact direct est la pollution des eaux ;
• génère des déchets solides. Quand on parle de déchets, deux problèmes apparaissent : tout d’abord le problème de leur élimination et deuxièmement leur éventuelle toxicité (donc pollution des sols).
La norme ISO 14000 va permettre à une entreprise de diminuer son impact nocif global sur l’environnement. L’amélioration des performances écologiques passera par une baisse de la consommation énergétique, par la diminution des rejets aqueux ou atmosphériques et par une réduction de la masse des déchets produite.
Même pour une société commerciale ou de services, non industrielle, l’impact sur l’environnement ne peut être négligé. Elle devra justifier, par exemple, pour être classée “verte”, la méthode de jeter ses déchets : comme le toner des imprimantes, les pneus et les batteries usés du parc automobile, les déchets de papier, etc.
La norme ISO, lancée en 1996, est basée sur le processus d’amélioration continue. Cependant, la norme ISO 14001 n’est pas obligatoire, l’entreprise s’engage volontairement à sa mise en place. Mais une fois acquise, elle sera soumise à un audit de renouvellement tous les 3 ans : année 1, audit complet de l’organisme ; années 2 et 3, audit de suivi ; année 4, nouvel audit complet.
Pourquoi opter pour l’ISO 14000 ? Les raisons ne manquent pas dans un processus de respect de l’environnement :
• Répondre aux attentes des clients.
• Améliorer l’image de son entreprise (vis-à-vis des médias, de l’administration).
• Maîtriser les coûts. Mettre en place un système de management environnemental permet : de gérer efficacement les matières premières et les déchets ; de diminuer les coûts de pollution grâce à la prévention ; de limiter les risques des sinistres ; de supprimer les amendes dues aux infractions environnementales.
• Mobiliser son personnel : les salariés sont les principaux moteurs des améliorations menées. Ils en seront les meilleurs ambassadeurs à l’extérieur de l’entreprise.
• Améliorer les liens de confiance avec ses partenaires (banques, assurances, investisseurs…).
• Prévenir les incidents et minimiser les impacts négatifs liés à l’activité du site.
Malgré ces bénéfices, les certifications ISO 14000 dans le monde sont très inférieures en nombre à celles de l’ISO 9000. Le Japon est en tête pour sa conscience environnementale (2 300 sociétés certifiées), les États-Unis sont loin derrière (480). En France, environ 460 entreprises sont certifiées ISO 14001.
Même si ces résultats peuvent paraître décevants, le rythme des certifications s’accélère grâce à un impact médiatique favorable. Au Liban, on n’en est peut-être pas encore là, mais la tendance existe quand même. Des industries telles que Pharmaline-Cosmaline (groupe Sarraf), Future Pipes (groupe Makhzoumi), Zetra Cosmetics (Zeenni) ou encore Fap (matelas), eau Al-Sabil sont déjà certifiées ISO 14001.