Les promesses de l'export
Le salut de l’économie libanaise est-il dans l’export ? Reprenant dans les grandes lignes les recommandations du rapport McKinsey, publié en janvier 2019, le plan de redressement adopté début mai par le gouvernement ambitionne de passer d’une économie essentiellement basée sur la rente à une économie productive tournée vers l’export, pour relancer la croissance, préserver les emplois, réduire le déficit structurel de la balance courante et donc les besoins de financement en devises. Cette transformation devant être accélérée par la dévaluation de la livre libanaise, qui permet d’améliorer la compétitivité des produits et services libanais.
Mais pour le moment, la dépréciation de la monnaie nationale ne bénéficie qu’à une poignée d’entreprises, la plupart d’entre elles subissant le renchérissement des matières premières importées. « Le renforcement de la compétitivité-prix ne se traduit que graduellement sur la balance courante, explique le chef du département d’économie à la faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université libanaise, Hassan Ayoub. Il faut plusieurs mois pour que l’augmentation du volume des ventes permette de compenser en valeur la hausse instantanée du prix des importations. » À condition que le contexte local, et international, s’y prête.