Officiellement, les tarifs des transports en commun, services et bus, fixés par l’Etat n’ont pas bougé. Mais dans les faits, certains services facturent désormais la course à 3.000 livres libanaises, soit 50% au-dessus de la tarification officielle de 2 000 livres. Ces transporteurs « rebelles » sont soutenus par le syndicat général des chauffeurs de taxi, dont le président Marwan Fayyad défend cette mesure face à « l’inflation galopante causée par la dévaluation de la livre » et l’inaction du gouvernement.
« Si l’État peut nourrir nos enfants, nous ramènerons le prix de la course à 2.000 livres » dit-il au Commerce du Levant en plaidant également pour une hausse des tarifs de bus à 2.000 livres libanaises. « Durant la crise du COVID-19, nous n’avons pas pu travailler et nous avons perdu notre seule source de revenu. Le gouvernement a promis de nous compenser par une allocation de 400.000 livres libanaises, mais à ce jour 70% des conducteurs n’ont rien reçu » s’indigne le syndicaliste.
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Mais le président de l’Union des syndicats des transports terrestres, Bassam Tleiss, ne partage pas son militantisme. L’organisation qui réunit 23 syndicats, et dit représenter la quasi-totalité des 35.000 chauffeurs du pays, appelle au dialogue avec le gouvernement. « Le syndicat ne peut pas unilatéralement modifier les tarifs » s’exclame-t-il. S’il reconnaît que la révision des tarifs est « une revendication raisonnable et légitime », il dit vouloir attendre une décision du gouvernement dans ce sens.
Contactée par Le Commerce du Levant, une source du ministère du Transport, confirme que des discussions sont en cours, et qu’une hausse officielle du prix de la course « devrait être annoncée d’ici la semaine prochaine ». En attendant, « un service qui demande 3.000 livres encourt une amende allant de 50.000 à 200.000 LL », rappelle Bassam Tleiss.