La discrimination salariale est l’un des facteurs expliquant la faible participation économique des femmes au Liban, souligne un rapport de la Banque Mondiale.
Avec seulement 26,3% des libanaises, 15,1% des jordaniennes et 13,0% des iraquiennes qui travaillent, «la participation des femmes au marché du travail au Levant est extrêmement faible», souligne un rapport sur la participation économique des femmes en Iraq, en Jordanie et au Liban publié fin juin par la Banque Mondiale.
Si le ratio s’améliore chez les femmes éduquées, leur taux de participation reste inférieur à celui de leurs confrères masculins. Ainsi, 67,3% des femmes diplômées rejoignent le marché du travail au Liban, contre 95,3% des hommes ayant le même niveau d’éducation.
Comment expliquer ces faibles taux de participation? Le rapport cite la discrimination salariale comme l’un des principaux facteurs décourageant les femmes à chercher du travail. C’est surtout le cas au Liban, où une femme gagne 22% moins qu’un homme ayant le même travail, la même éducation et le même nombre d’années d’expérience, contre 17% en Jordanie et 18% en Iraq.
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Le taux de chômage élevé parmi les femmes contribue également à les décourager, sur fond de ralentissement économique. «Le chômage féminin dans les pays de la région est presque le double du taux de chômage chez les hommes» peut-on lire dans le rapport. En outre, les transports publics dans ces trois pays ne sont pas sécurisés et le harcèlement sexuel y est très fréquent. Ainsi, les employées ont une mobilité réduite qui les empêche d’intégrer le marché du travail. L’absence de services abordables et de qualité au niveau de la garde des enfants barre aussi la route de l’emploi aux femmes de ces trois pays.
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La Banque Mondiale appelle ainsi les autorités à agir pour faciliter «les transports publics et l’accès aux crèches qui empêchent les femmes d’intégrer au marché du travail». Des lois visant à lutter contre les discriminations salariales ou instaurer des congés payés en cas de maladie d’un membre de la famille favoriserait aussi l’accès à l’emploi à de nombreuses femmes, ajoute le rapport qui souligne l’importance d’une telle démarche. Si le Liban arrive à augmenter la participation des femmes au marché du travail de 5 points de pourcentage d’ici 2025, le taux de croissance du pays du cèdre devrait grimper de 1,1% d’ici 2035, indique l'étude.