Dans une étude réalisée début juillet, Bank of America présente plusieurs scénarios selon lesquels pourrait évoluer le taux de change entre la livre libanaise et le dollar d’ici à la fin de l’année. Des résultats qu’elle appelle à « appréhender (…) avec prudence, compte tenu des limitations en termes de données et de méthodologie ». Variant principalement en fonction de la masse monétaire en circulation et de sa vitesse de circulation, ce taux pourrait se situer aux alentours de 5 500, 13 550, voire même 46 750 en décembre 2020, selon les différents cas. Pour arriver à ce dernier résultat, la banque a considéré que la vitesse de circulation de la masse monétaire serait égale à 18,6, un taux égal à celui atteint durant la période d’hyperinflation en 1987, loin de sa valeur de 4,6 lors du premier trimestre 2020.
En outre, la banque évoque dans son rapport la responsabilité de la Banque du Liban (BDL) concernant l’instabilité du taux de change, pointant principalement du doigt les nombreuses circulaires adoptées depuis fin avril. Elle cite notamment la circulaire n° 151 du 23 avril, qui a encouragé la « lirafication des dépôts bancaires », et la circulaire n° 551 du 16 avril, qui contraint les sociétés de transfert d’argent à convertir en livres et à un taux différent de la parité officielle (1 507,5 livres pour un dollar) les montants transférés à leurs clients avant de les décaisser.