Les autorités libanaises envisagent la prochaine levée des subventions sur le prix des carburants, des produits médicaux et pharmaceutiques ainsi que de nombreux produits alimentaires. Cette éventualité, que certains présentent comme inévitable, aurait un impact considérable sur la population, en particulier les plus démunis, mais également sur l’ensemble de l’économie.
Les subventions concernent un ensemble de produits importés pour un montant compris entre 5 et 7 milliards de dollars, auxquels s’ajoutent des transferts de 1 à 2 milliards de dollars par an à Électricité du Liban, pour acheter du fioul et autres matériaux. Il s’agit donc de montants importants, couverts en partie jusqu’à présent par les réserves en devises de la Banque du Liban, afin de ne pas répercuter sur la population le renchérissement des importations lié à la chute de la livre libanaise face au dollar. Si les montants de ces biens importés et consommés ont sans doute commencé à se réduire d’eux-mêmes, du fait de la chute des revenus et du ralentissement général de l’activité (dû notamment à l’épidémie de Covid-19), de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer la manière dont ces subventions sont effectuées, arguant du fait qu’elles profitent tant aux riches qu’aux classes moins favorisées (qui paient tous ces produits au même prix), tandis qu’une part des produits subventionnés serait détournée vers la Syrie via la contrebande.
Au-delà de la méthodologie suivie, c’est le principe même des subventions qui est aujourd’hui remis en cause, en premier lieu par la Banque du Liban (BDL), au motif qu’elle ne dispose plus de réserves en dollars suffisantes. De fait, les réserves disponibles de la BDL en dol