Trois mois après l’explosion qui a provoqué au moins 300 millions de dollars de dégâts, les organisations internationales plaident pour une réforme en profondeur du port, notamment sa gouvernance.
On a craint le pire, mais le port de Beyrouth a survécu à la double explosion du 4 août dernier. Pour l’économie du pays, l’enjeu était crucial. «Avant la crise, les importations de biens et de services représentaient presque deux tiers du PIB du pays», rappelle l’économiste Samir el-Daher, ancien spécialiste des infrastructures à la Banque mondiale.
Le cœur de l’activité portuaire, c’est-à-dire le terminal des porte-conteneurs qui capte près de 75% des conteneurs à destination ou au départ du Liban, n’a été affecté qu’à la marge. Il a pu reprendre une large partie de son activité moins d’une semaine après la catastrophe.
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«Si on excepte les ralentissements liés à l’épidémie de Covid-19, on peut considérer que le port a repris un fonctionnement normal», se félicite Bassem el-Kaïssi, le directeur général du Comité de gestion et d’exploitation du port de Beyrouth (CGEPB), l’entité privée, supposée provisoire, qui gère le port pour le compte de l’État depuis 1990.
Assurant l’intérim à la tête du CGEPB depuis l’arrestation de Hassan Koraytem dans le cadre de l’enquête sur l’explosion, Bassem el-Kaïssi est un rien trop optimiste. «Sans aire de stockage à sa disposition, le fonctionnement reste bancal. Une partie du tra