L’économiste et secrétaire général de Citoyens et Citoyennes dans un État (MMFD), Charbel Nahas, vient de publier un livre, intitulé “Une économie et un État pour le Liban”, dans lequel il détaille le programme politique et économique de son mouvement. Entretien.
Vous insistez dans votre ouvrage sur la nécessité de remplacer le système confessionnel par un État laïc, alors que pour certains ce volet est secondaire par rapport aux questions économiques. Pourquoi ce débat ne peut-il pas, selon vous, être reporté ?
Il faut arrêter de croire que l’économie est un «dossier» que des technocrates doivent gérer. Dissocier l’économie de la politique est absurde, le sujet étant politique par nature, d’autant plus dans un contexte de crise. Il s’agit d’allouer des ressources limitées à différents groupes d’intérêts, structurellement en conflit, ce qui implique des décisions et des arbitrages entre les différents segments de la société suivant une hiérarchie définie par la politique.
Or, dans le cadre institutionnel d’un État confessionnel comme le Liban, les dirigeants sont incapables de faire des choix politiques. Si le “zaïm” décide de privilégier un groupe dâ