Face à la crise, les pouvoirs publics réagissent de manière désordonnée voire contre-productive. Dernier exemple en date : les décisions du ministère des Finances visant à augmenter les revenus de la TVA, de manière maladroite, mal pensée, et en incohérence avec toute politique économique d’ensemble adaptée au traitement de la situation.

Le ministère des Finances n’a pas fixé lui-même le taux de change que les entreprises devraient appliquer.
Le ministère des Finances n’a pas fixé lui-même le taux de change que les entreprises devraient appliquer. Photo : Hassan Assal

Dans une décision datée du 31 décembre 2020, le ministère des Finances a demandé aux entreprises de modifier leur comptabilité afin de déclarer désormais leurs achats et leurs ventes au taux «véritable» payé. Cette décision fut suivie, le 15 janvier, par une nouvelle mesure intimant aux entreprises d’émettre désormais leurs factures en livres libanaises, et de comptabiliser la TVA en appliquant ce même taux «véritable». Les entreprises appliquent en effet toujours, dans leurs relations avec l’État, le taux officiel de 1500 LL/dollar fixé par la Banque du Liban (BDL). La TVA s’en trouve donc relativement «minorée», puisque les marchandises non subventionnées sont la plupart du temps vendues au taux du marché noir, proche aujourd’hui de 9000 LL/dollar, tandis que la TVA, officiellement de 11% est perçue en livres au taux de 1500 LL/dollars, soit cinq ou six fois moins que sa valeur «réelle», entraînant des pertes pour l’État. L’objectif est donc de restaurer le taux «réel» de la TVA à son niveau d’avant la crise.

Mais le ministère des Finances n’a pas fixé lui-même le taux de change que les entreprises devraient appliquer, pour ne pas créer un précédent montrant que l’État ne reconnaît plus la parité de 1500 LL/dollar, avec des conséquences considérables. D’où un libellé particulièrement flou sur la définitio

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