Le nombre de travailleuses migrantes arrivées au Liban en 2020 a baissé de plus de 70% par rapport à l’année précédente, tandis qu’une part croissante de celles qui sont déjà dans le pays basculent vers le marché noir. Autre conséquence de la crise : le retour des employées de maison libanaises.
«La situation est catastrophique», soupire le président du syndicat des agences de recrutements de travailleuses domestiques, Ali Al Amin. Il y a encore un an et demi, l’activité était tellement florissante que le pays comptait pas moins que 600 bureaux spécialisés dans le recrutement d’employées de maisons venues d’Afrique ou d’Asie de l’Est, agrées auprès du ministère du Travail. Mais avec la dévaluation de la livre, même les maigres salaires versés à cette main d’œuvre, entre 200 dollars et 400 dollars par mois en moyenne, sont devenus hors de prix pour la majorité des ménages libanais.
«Une cinquantaine d’agences ont déjà mis la clé sous la porte» affirme Ali Al Amin. Quant aux autres, «elles sont en hibernation. Le rétrécissement de la demande fait qu’il n’y a presque plus de travail. Le nombre de demandes mensuelles est passé de 7000 a