La Lebanese Broadcasting Corporation bénéficie toujours d’une aura médiatique confirmée
par les chiffres… Au Liban, elle se classe première avec un taux d’audience cumulé de 55 %,
selon Ipsos Stat, devant la MTV et la Future TV. Dans le monde arabe, elle est deuxième
au classement après la MBC.

C’est à partir de ses locaux à Adma, qui comprend 400 employés, que la LBC diffuse ses programmes sur l’ensemble du pays. Selon Pierre el-Daher, PDG, une chaîne de télé doit se gérer de la même manière qu’une entreprise ordinaire, avec ses départements financier, marketing, production, personnel… et elle subit comme n’importe quelle industrie les conséquences du marasme. Ainsi, l’apport publicitaire a été réduit de 30 % les deux dernières années.
Quant au budget annuel, il atteint les 30 millions $. Ce montant est décidé par le groupe des 18 actionnaires qui détiennent chacun entre 0,5 et 10 % des actions, ce dernier pourcentage étant le plafond permis par la loi. C’est, par ailleurs, ce même groupe d’actionnaires qui détient 51 % du capital de la société sœur, LBCI, 49 % revenant au cheikh Saleh Kamal, en d’autres termes ART.


Avec plus d’un cheval de bataille, comme le journal télévisé, les émissions de variété et la couverture d’événements sportifs locaux et internationaux, la LBC se veut être une chaîne de télévision “généraliste”. Comprendre par là qu’elle s’adresse au grand public et module sa programmation selon ses attentes, chiffres de l’audimètre quotidien à l’appui. «Le public, sous pression de la vie quotidienne, a besoin de divertissement, et c’est ce que veut lui apporter la LBC», explique Pierre el-Daher.
D’après lui, une grille de programmes se prépare comme une collection de prêt-à-porter, c’est-à-dire une saison à l’avance, mais aussi au feeling… «Le goût du spectateur varie d’une année à l’autre, à nous de suivre». Preuve en est l’évolution du pourcentage des émissions locales qui est passé en 15 ans, depuis la création de la LBC en 1985 jusqu’à maintenant, de 30 à 65 % environ. Cette augmentation est surtout due à la généralisation du câble en 1998. «Nous ne pouvions pas continuer à miser sur la diffusion de films étrangers, puisque la majorité des foyers avait désormais accès à une kyrielle de chaînes internationales et donc à un grand choix de films étrangers».
Par ailleurs, la chaîne ne lésine pas sur l’investissement des décors qui permettent d’agencer chaque studio en fonction de l’idée de l’émission.


La régie fait office de cuisine intérieure. Avec plus de 40 écrans, 3 caméras et la réception d’une multitude de canaux, elle permet la maîtrise du son comme de l’image. C’est en fonction des directives du DG que les opérateurs travaillent en exécutant des mixages en audio ou encore en faisant apparaître des images de synthèse.



C’est à partir de ce studio que la LBCI diffuse et porte l’information sur tous les continents. Principalement orientée vers les pays arabes et surtout ceux du Golfe, la LBCI a constitué une étape très importante de l’expansion du média, avec parfois une modulation de la programmation pour satisfaire ce nouveau public. Cette initiative a été entreprise par la LBC en 1996, suivie en 1997 par l’inauguration des canaux couvrant l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Australie. «Nous sommes même présents en Afrique du Sud et en Amérique du Sud», précise M. Daher. Soit la totalité du globe ? «Oui, mis à part quelques zones où la colonie libanaise est quasi inexistante comme en Afrique centrale». Actuellement, la LBC continue d’innover avec la nouvelle chaîne cryptée, WOW.
Quid des perspectives d’avenir ? Pour Pierre el-Daher, en matière de médias, tout est possible dans le sens d’une plus grande extension, davantage de spécialisation… L’important étant toujours de plaire au plus grand nombre de téléspectateurs. Une exigence de tous les jours, vu la prolifération de la concurrence.