Le Leisure Hill n’a pas pu vous échapper. Dominant le littoral de Dbayé, cet imposant complexe, qui comprend l’hôtel Le Royal et le parc aquatique Watergate, vient d’ouvrir ses portes. Visite guidée du plus récent des palaces.
Avec 380 chambres dont 128 suites, 3
piscines, 7 restaurants, un club de
remise en forme, des boutiques, 5
salles de conférences, une salle de banquet
pour 600 personnes, 840 places de
parking, un parc aquatique de 20 000 m2,
le complexe Leisure Hills a vu les choses en
grand. Ou plutôt c’est Nadhmi Auchi. Mais
qui est cet homme peu connu encore sur la
scène libanaise ?
Milliardaire britannique d’origine irakienne,
Nadhmi Auchi est un homme d’affaires aux
commandes d’un empire considérable. Sa
multinationale, la General Mediterranean
Holding (GMH), qui emploie plus de 6 000
personnes dans des dizaines de compagnies,
pèse aujourd’hui plus de 1,8 milliard $.
Né le 11 juin 1937 à Bagdad, Nadhmi Auchi
fonde en 1979, au Luxembourg, la GMH qui,
en un quart de siècle, a réussi à s’implanter
dans les quatre coins du globe. Comme
toutes les multinationales, la GMH a multiplié
ses adresses dans les plus grandes
capitales européennes et dans les paradis
fiscaux des Caraïbes (îles Vierges, Caïmans,
Antilles néerlandaises, Panama).
La holding a bâti sa fortune dans les milieux
des finances, de la banque, de l’immobilier
et l’hôtellerie. Nadhmi Auchi est, par
exemple, un des plus importants actionnaires
privés de la banque BNP Paribas.
Avant la fusion des deux banques, il possédait
7 % de Paribas et surtout 30 % de sa
filiale luxembourgeoise. La multinationale
GMH s’est également diversifiée dans l’aéronautique,
dans les produits pharmaceutiques
en Angleterre, dans la publicité en
Corée du Sud, dans un projet électrique en
Toutefois, depuis juin 2002, la holding est
également propriétaire d’un bien-fonds au
centre-ville de Beyrouth dans le quartier de
Minet el-Hosn où sera prochainement
construit un nouveau Hilton (un peu plus loin
que l’ancien Hilton, qui sera reconstruit, mais
ne portera pas cette enseigne).
Inauguré le 8 août 2003 devant tout le gratin
libanais, Le Royal Dbayé est donc le cinquième
établissement de cette chaîne d’hôtels,
après le Luxembourg, Hammamet (Tunisie),
Tanger (Maroc), Amman, et des projets à
Londres et à Louxor actuellement à l’étude.
POURQUOI DBAYÉ ?
«Ce premier mois d’août, après l’inauguration,
était déjà une réussite. Le Royal a affiché
un taux d’occupation de 100 %. La
clientèle était essentiellement constituée
de ressortissants des pays du Golfe dont
des membres de familles royales, des
Inde, dans une raffinerie sucrière au
Pakistan, dans l’industrie alimentaire en
Belgique…
Dans l’hôtellerie, GMH possède la chaîne Le
Royal (5 établissements) mais également
les hôtels Résidéal en France (Cannes,
Antibes, La Grande Motte et Lyon) et l’hôtel
Miguel Angel à Madrid.
LA COTE BRITANNIQUE
Installé à Londres, Nadhmi Auchi obtient en
1981 la nationalité britannique. Septième
fortune du Royaume-Uni, selon The Times,
Auchi a croisé les routes des plus grands.
Son bureau londonien est rempli de photos
prises avec les plus importantes personnalités
mondiales, des princes et princesses
en passant par les présidents. En dépit des
articles parus dans la presse internationale
sur des critiques lancées contre lui dans
certains pays, Auchi bénéficie d’une excellente
cote auprès des autorités anglaises.
La presse britannique lui prête d’ailleurs un
rôle de conseiller du gouvernement de Tony
Blair en Irak. Pour le vingtième anniversaire
de GMH (le 23 avril 1999), le Premier
ministre Tony Blair lui a offert un tableau
portant, sur son cadre, les signatures de
plus d’une centaine d’hommes politiques
britanniques de tous bords. À l’échelle
internationale, Auchi est parfois présenté
par la presse internationale comme l’un de
ces hommes qui pourraient jouer un rôle
dans la reconstruction de l’Irak.
Au Liban, les investissements de la GMH sont
actuellement concentrés sur l’hôtel Le Royal
et son parc aquatique Watergate à Dbayé.
Né le 11 juin 1937 à Bagdad, Nadhmi Auchi fonde en
1979, au Luxembourg, la GMH qui, en un quart de siècle,
a réussi à s’implanter dans les quatre coins du globe. Le parc aquatique, Watergate, situé derrière
l’hôtel, est une autre vitrine du Leisure
Hills. Ouvert dès l’été 2002, le parc a connu
un bon succès avec des pics de 1 000 personnes
par jour. Avec un investissement de
17 millions $, Watergate offre des équipements
modernes comme une piscine à
vagues de 1 250 m2, des toboggans de 150
m de long. Et une formule originale, selon
laquelle les consommations du client sont
débitées du montant d’une caution déposée
à l’entrée.
«NOUS SOMMES CONFIANTS»
Le Royal s’est offert aussi des structures
gastronomiques de qualité : un restaurant,
Azurea, pour la cuisine internationale
française haut de gamme, au dernier
étage de l’hôtel avec une vue panoramique.
Puis, le Crustacès, Il Capricio et
Sombrero (cuisines de poissons, italien et
mexicain) situés dans un “food court”.
Auxquels il faut ajouter le Titanic (piano
bar), le Café Vienna et un Pool-Bar. Un
restaurant oriental vient aussi d’être inauguré,
alors que la discothèque Elysium
ouvrira prochainement ses portes.
«Les débuts correspondent bien à nos prévisions.
Nous arrivons à des taux d’occupation
de 70 % les vendredis et samedis pour
le restaurant Azurea. Mais il faut encore
attendre plusieurs mois pour faire un premier
bilan», explique Michel Claustre,
Executive Chef de l’hôtel.
Toutefois, les restaurants, comme dans
d’autres hôtels, ne peuvent pas uniquement
fonctionner avec la clientèle du Royal.
«Nous visons également la clientèle locale.
Nous savons qu’il y a une forte compétition
dans ce milieu, mais nous allons tenter de
nous imposer en proposant une cuisine
moderne et de qualité», avoue Claustre.
À l’avenir, la stratégie serait d’organiser un
“food festival” avec des chefs français de
renom pour faire la promotion de l’hôtel et
renforcer l’identité de ses restaurants.
Leisure Hills, qui a coûté environ 140 millions
$, renforce en fait l’image de l’avenir
touristique du Liban. «Nous sommes très
confiants. Les chiffres le prouvent, il y a de
plus en plus de visiteurs dans le pays, qui
retrouve progressivement sa place de pôle
touristique au Moyen-Orient», explique
Aoun. Toutefois, Le Royal arrive dans un
marché de l’hôtellerie de luxe qui compte
déjà 15 établissements 5 étoiles, dont 13
dans le Grand Beyrouth (voir tableau). «La
concurrence est saine et bénéfique. Cela
nous incite à nous améliorer en permanence.
C’est parfait pour nous et pour le
client», avoue Aoun.
Le Royal Dbayé est le seul hôtel libanais à être membre de la prestigieuse marque “Leading Hotels of the World”.
Européens d’origine libanaise et quelques
Occidentaux», affirme Georges Aoun, responsable
des relations publiques de l’hôtel.
Le Royal a voulu en fait mettre de nombreux
atouts de son côté. Outre son équipement
high-tech, l’établissement mise
beaucoup sur la qualité de ses prestations
et le professionnalisme de son personnel. Il
est d’ailleurs le seul hôtel libanais à être
membre de la prestigieuse marque
“Leading Hotels of the World”.
De plus, l’hôtel vient tirer profit de son
emplacement, alors que certains y ont vu
un handicap, n’étant pas au coeur d’une
zone touristique. «Le site, calme et tranquille,
offre une vue splendide sur la mer.
Mais, nous avons en même temps l’avantage
d’être à proximité de Beyrouth, de
Faraya ou de Jounieh. Certains clients préfèrent
être en retrait des centres-villes. Être
à Dbayé est idéal pour eux», affirme Aoun.
Qui ne cite pas un autre atout futur : le téléphérique
qui va emmener les clients vers la
côte maritime en face.
Pour ces clients comme pour d’autres,
l’hôtel veut quand même offrir une autosuffisance
par une panoplie complète de prestations.
Par exemple, le centre de remise
en forme, le spa qui compte une multitude
de services : boutique de produits de beauté,
centre médical, restaurant, piscine,
bains turcs, terrain squash, salles d’aérobic
et de musculation. Tout cela réparti sur
trois étages et une superficie de 3 500 m2.
«C’est le client qui fera son choix sur ce
marché concurrentiel. À nous d’être parmi
les meilleurs», précise Aoun.
Les hôtels 5 étoiles
Adresse Nb. de chambres*
Al-Bustan Beit-Méry 117
Albergo Relais & Châteaux Achrafieh 33
Beirut Marriott Jnah 174
Chtaura Park Hotel Chtaura 72
Crowne Plaza Hamra 198
Gefinor Rotana Clemenceau 128
Grand Hills Village Broummana 118
Grand Hôtel Kadri Zahlé 105
InterContinental Phoenicia Ain el-Mreisseh 498
Le Méridien Commodore Hamra 207
Le Royal Dbayé 380
Mövenpick Raouché 293
Mzaar InterContinental Ouyoun el-Siman 131
Printania Palace Broummana 130
Royal Plaza Raouché 65
Safir Heliopolitan Raouché 144
Sheraton Coral Beach Jnah 99
The Metropolitan Palace Sin el-Fil 183
(*) Y compris les suites.
Source : Guide des hôtels au Liban 2003, ministère du Tourisme.
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