Depuis trois semaines, les mercredis passent et se ressemblent. Le ministère de l’Energie s’est encore abstenu de publier la liste plafond des prix des carburants, laissant les acteurs du secteur dans l’incertitude.  

Fort du soutien de la Cour des comptes, Gébran Bassil, qui se trouve actuellement à Rome, attend que les douanes appliquent la baisse des droits d’accises demandée. Pour sa part la ministre sortante des Finances, Raya el Hassan, a répété mercredi que la démarche de son collègue de l’Energie était illégale. « Sa demande est contraire à une décision prise en Conseil des ministres en 2009 fixant les droits d’accises, les douanes ne peuvent donc pas l’appliquer », a-t-elle déclaré dans un entretien à la radio. « Seul le prochain gouvernement pourra trancher la question » a-t-elle ajouté.
 
Entretemps, les importateurs de pétrole n’ont pas livrés les stations d’essence. « Nous attendons la nouvelle tarification, a indiqué le président de l’Association  des importateurs de pétrole, Maroun Chammas au Commerce du Levant. De toute façon, les stations ne veulent pas être livrées aux prix actuels avant de savoir s’il y aura une baisse des taxes ». 
 
Les droits d’accises sont collectés par l’Etat à la source, une baisse subite obligerait donc les stations à vendre à un prix inférieur à celui auquel ils ont acheté l’essence. « Si la décision d’une baisse des droits d’accises est prise, il nous faut au moins un délai d’une semaine pour l’appliquer, le temps d’écouler nos stocks », a déclaré le président du syndicat des stations d’essences, Sami Brax, au Commerce du levant. « Sinon nous ne la respecterons pas », a-t-il prévenu.