Le ministère de l’Energie a finalement signé la nouvelle liste plafonds des prix des carburants, mais il a persisté dans son refus de majorer les prix de l’essence, malgré la flambée des cours internationaux.

Alors que les prix du baril ne cessent d’augmenter, atteignant mercredi un plus haut depuis deux ans et demi, au Liban les prix à la pompe n’ont pas changé depuis le 4 février. Face à l’obstination du ministre, les importateurs de pétrole ont donc décidé de suspendre les livraisons d’essence 95 et 98 octanes. Dans le sud, de nombreuses stations sont déjà à sec.
 
Gébran Bassil refuse d’augmenter les prix pour tenter d’obtenir une baisse immédiate des droits d’accises. Il s’est basé sur un décret datant de 2004 pour demander aux douanes de réduire les taxes de 3.000 livres.
 
Mais les douanes refusent de s’exécuter. Son autorité de tutelle, le ministère des Finances,  invoque une décision prise en Conseil des ministres en 2009, selon laquelle seul le Conseil est en mesure de décider du montant des droits d’accises. Le cabinet actuel étant démissionnaire, la ministre Raya el Hassan a soumis une demande exceptionnelle de baisse des taxes de 5.000 livres au Premier ministre sortant et au Président de la République. Ce dernier a toutefois « souhaité prendre l’avis du Département de la législation et des consultations, dont la réponse devrait nous parvenir entre aujourd’hui et demain », a indiqué jeudi el Hassan dans un entretien à la chaine LBC.
 
Mardi, Gébran Bassil avait affirmé  avoir obtenu un avis favorable de la Cour des comptes. Mais selon Raya el Hassan, « le ministre n’a publié que la première partie de l’avis. Il a omis la deuxième partie où la Cour des comptes souligne qu’une telle décision ne peut pas être prise dans le cadre d’un gouvernement sortant, étant données ses conséquences importantes sur les finances publiques. Elle a appelé à ne pas se précipiter et à élaborer une étude sérieuses avant de prendre une décision à ce niveau ».
Une baisse de 5.000 livres priverait l'Etat de plus de 370 millions de dollars par an.
 
« Nous sommes en train d’essayer de trouver une solution juridique, car celle du ministre de l’Energie n’est pas valable, a poursuivi el Hassan. En attendant, je ne comprend pas pourquoi il provoque des remous ».