L'agence de notation Standard & Poor's (SP) se montre pessimiste sur l'évolution de l'économie du Liban. SP maintient certes la note du pays à « B-/B », une catégorie désignant les émetteurs ne présentant qu'une assez faible sécurité de remboursement sur le long terme. » Mais l’agence a abaissé sa perspective d'évolution de « stable » à « négative ». Raison principale : l'instabilité politique, qui règne dans le pays, à laquelle s’ajoute désormais une « crise des déchets » déstabilisante, selon l’agence américaine. « L'incertitude politique au Liban et les tensions observées dans la région vont continuer à peser sur la croissance économique à moyen terme ». Mais avec la crise des déchets, c’est le fonctionnement même du gouvernement libanais qui est aujourd’hui mis à mal.
Dans ces conditions, l'agence s'attend à ce que la consommation domestique et l'investissement demeurent limités et que le tourisme, les services financiers, le commerce et les investissements étrangers restent modérés.
SP prévient qu'elle pourrait réviser à la baisse la note du pays « dans les 12 prochains mois si la croissance économique est plus faible que nos anticipations [autour de 3 % pour la période 2015-2018, NDLR] ou si l'actuelle agitation politique devait s'amplifier et dégénérer en un conflit domestique ou en des risques importants pour la stabilité institutionnelle ».