Si le nombre des studios occupe une part importante du parc immobilier des grandes capitales occidentales, il est encore extrêmement limité à Beyrouth. S’adressant à une clientèle très spécifique, la construction de studios ne fait pas l’unanimité chez les promoteurs qui restent encore très frileux et hésitent à se lancer vers ce type de produit. Les sociétés immobilières BREI (Byblos Real Estate Investment) et Mouawad Projects tentent actuellement d’explorer ce créneau. Un pari audacieux et ambitieux dans une société où la taille du logement est perçue comme le reflet du statut social et professionnel du résident.
Aujourd’hui, deux projets à Saïfi-Gemmayzé proposent des produits de 40 à 100 m2. Si l'on exclut les espaces communs (escaliers, couloir, cage d’ascenseurs et les balcons), le concept des studios se résume à un logement divisé en quatre parties : cuisine à l’américaine, salon, chambre et salle de bains. Dans cette configuration, chaque mètre carré doit être pensé par l’architecte pour réduire les espaces perdus.
Le projet Convivium VI est incontestablement pionnier sur ce secteur. Sur un total d’environ 80 logements, la société de promotion immobilière BREI envisage la construction de 59 studios. Un véritable pari dans un marché beyrouthin où la taille moyenne des appartements se situe autour de 250 m2. Bien que la construction ne commence pas avant l’été 2008, les promesses de vente et les réservations sont encourageantes (à partir de 3 150 dollars le m2).
Rue Naccache à Saïfi, le groupe Mouawad propose trois studios de 56 à 68 m2 au premier étage du projet Saifi Pearl. Le prix demandé varie de 176 400 à 214 200 dollars, soit le même prix au mètre carré que pour les grandes surfaces sur le même étage. Cette initiative ne représente que 1 % de la surface habitable de Saifi Pearl.
L’engouement de la clientèle pour ces projets démontre une véritable attente et un besoin. Les cibles des promoteurs sont les cadres célibataires ou divorcés, les jeunes couples sans enfants à la recherche d’un petit logement fonctionnel avec un budget limité. Les investisseurs sont également très intéressés par ce produit qu’ils espèrent louer ultérieurement meublé ou non à des étudiants, à des étrangers de passage ou à des touristes des pays du Golfe. Dans un contexte financier où le placement dans l’immobilier s’avère gagnant, l’intérêt pour les studios est réel.
Naturellement, le choix géographique de Saïfi-Gemmayzé n’est pas anodin pour les promoteurs, puisque le quartier est plébiscité par les jeunes pour ses restaurants et son cachet ancien. Les centres d’affaires proches des universités comme le centre-ville et Hamra peuvent être également des sites potentiels.
Il est désormais intéressant de savoir si ce créneau va rester ou non à un statut expérimental. Saifi Pearl et Convivium VI sont une goutte d’eau par rapport à l’ensemble du marché beyrouthin qui compte plus de 200 nouveaux projets. Le nombre limité d’initiatives s’explique par l’absence de parcelles appropriées (il faut de larges terrains pour développer des projets d’envergure mixant studios et appartements standard) et par un surcoût des frais de construction avec les équipements et les places de parking par rapport à un appartement de 200 à 250 m2. Projet Adresse Nombre de studios Prix de vente ($ par m2)
Saifi Pearl Saïfi 3 À partir de 3 150
Convivium VI Saïfi-Gemmayzé 59 À partir de 3 000.