Qui est AAA ?
Depuis notre création en 1980, nous avons réalisé plus de 100 projets résidentiels, hôteliers, hospitaliers et commerciaux au Liban mais également à l’étranger (Algérie, Égypte, Nigeria, Oman, Ghana, Syrie et Qatar). Par exemple, nous venons de remporter le concours pour les projets de la faculté de médecine à Alger et le siège social d’Orascom en Égypte. AAA est constitué de cinq architectes partenaires : Jacques Liger-Belair, Georges Khayat, André Trad, Roger Hachem et moi-même.

Combien avez-vous de projets en construction actuellement à Beyrouth ?
Nous avons à Achrafié les immeubles résidentiels : Le Patio, Le Trabaud, L’Armonial ; à Hamra : 147 Ras-Beyrouth ; à Badaro : Convivium 7 et prochainement Badaro Gardens ; au centre-ville : Wadi Grand Residence et l’hôtel Le Gray en collaboration respectivement avec Dar al-Omran et Kevin Dash. Nous avons également le siège social de Holcom (460, Olivetti...) sur la corniche du Fleuve.

Quelles images voulez-vous véhiculer avec vos projets ?
Nous pensons à long terme. Nous voulons des immeubles agréables à vivre, en cherchant le bien-être des résidents. Nous prenons en compte l’environnement pour que nos projets s’y inscrivent de manière intéressante. De plus, nous sommes sensibles au patrimoine architectural. S’il est possible de sauver un ancien bâtiment, nous essayons de le faire et d’en convaincre le promoteur. C’est notre conviction d’architecte. Par exemple, pour le projet L’Armonial, nous avons encouragé la préservation du bâtiment existant qu’il était pourtant possible de détruire auquel nous avons accolé une structure contemporaine d’une vingtaine d’étages. Avec l’hôtel Albergo, nous avions également réussi à sauver un ancien immeuble de trois étages auquel nous avons ajouté cinq niveaux.

Y a-t-il des clients qui vous demandent un projet similaire à L’Armonial ?
Le projet commence à se faire connaître. C’est peut-être encore trop récent. Il n’est pas facile de trouver un terrain aussi grand avec une structure existante de qualité. Mais cette initiative va faire réfléchir.

Vous avez sur le marché une image “verte”. Qu’en dites-vous ?
Notre objectif est aussi de faire verdir des quartiers qui sont en train de perdre leur couverture végétale. À nous d’avoir la faculté de convaincre nos clients de les amener vers notre vision des choses. Pour un projet à Badaro, nos clients ont demandé une tour unique. Nous les avons persuadés qu’il serait mieux d’avoir des immeubles peu élevés séparés par un domaine vert et privé. Autre exemple, les chambres des Jardins de Tabaris dominent un jardin de 1 000 m2. Cela en fait un endroit calme. Les promoteurs du projet Le Patio sont venus nous voir avec un avant-projet. Mais ils voulaient autre chose. Nous avons alors cherché à positionner les appartements autour d’un jardin. Ils ont été convaincus. Finalement, le projet se vend très bien.

Acceptez-vous de travailler pour des promoteurs dont le projet implique la destruction d’une ancienne maison traditionnelle ou un jardin ?
Nous faisons des projets pour en être finalement fiers. Il est parfaitement possible que nous nous retirions d’un projet si celui-ci ne nous convient pas.

Avez-vous une certaine fierté de savoir que vos clients vendent bien leur projet ?
Cela prouve que nous nous ne sommes pas trompés. Au final, nous avons des promoteurs qui viennent nous consulter parce qu’ils savent que nos projets se commercialisent bien.
Comment évolue la demande des promoteurs ?
Souvent ils veulent se démarquer des autres, mais en même temps ils ont peur de s’éloigner des archétypes de la demande. Néanmoins, l’obsession des promoteurs dans les quartiers les plus prestigieux est de monter en hauteur et de faire une tour.

Comment évoluent les tailles des appartements ?
Les superficies tendent à se réduire. Par exemple, nous avions un projet à Clemenceau avec des unités de 650 m2. Étant donné que le projet a tardé durant plusieurs années, le client est revenu nous demander de faire deux immeubles avec des logements de 300 et 400 m2. Avec les prix du marché actuel, la demande évolue.