huit kilomètres de la capitale et à 300 mètres d’altitude, Fanar offre un paysage hétéroclite avec une juxtaposition de zones industrielles, d’établissements scolaires et d’antennes universitaires, de forêts de pins et de secteurs résidentiels avec des vues sur la baie de Beyrouth. Accessible par les axes qui longent au sud l’Université libanaise et au nord le Chalet Suisse, Fanar reste un quartier avec un fort potentiel qui séduit de plus en plus une clientèle à la recherche d’un logement aux portes de la capitale.
Les contrastes de paysages impliquent une gamme de prix très étirée de 800 à 1 600 dollars le m2 pour un premier étage. S’il est encore possible de trouver des appartements pour moins de 200 000 dollars, plus on monte en altitude, plus les vues sont dégagées et plus les prix grimpent pour atteindre des pics à 1 800 dollars le m2 pour des étages élevés. Sur un stock de 175 appartements en construction, les superficies des simplex varient de 120 à 350 m2.
Au final, l’enquête du Commerce du Levant a recensé 12 projets en cours, soit plus de 40 000 m2 de surfaces résidentielles.
Dans la partie nord de Fanar à proximité de l’usine Bonjus et de l’église Mar Behnam, l’immeuble Fanar 680 comprend deux projets.
Le premier comporte douze appartements de petites surfaces : quatre de 160 m2 pour le bloc A à 1 000 dollars le m2 et huit de 120 m2 pour le bloc B à 833 dollars le m2, soit environ 100 000 dollars, ce qui représente pratiquement les prix les plus bas de Fanar.
Il faut cependant ajouter 25 000 dollars pour le dernier étage avec une toiture en pente. Les appartements disposent d’un double mur, d’un double vitrage, d’un chauffage individuel, mais uniquement des installations pour l’air conditionné. « La demande des petites surfaces est importante, notamment pour de jeunes couples ne disposant pas de grands moyens », explique le promoteur et ingénieur Halim Naddaf. « Mais avec le contexte de crise mondiale, nous ne voulons vendre qu’à des clients capables d’avancer une somme importante dès le premier versement. Nous ne pouvons pas prendre le risque de nous engager avec des personnes qui pourraient ne plus payer les échéances suivantes si elles perdent leur emploi », poursuit le promoteur, qui a autofinancé son projet. Si la structure béton est pratiquement achevée, les travaux doivent se terminer dans un an.
Aucun des huit appartements du second projet Fanar 680 n’a encore été vendu. Cet immeuble devra être également livré en janvier 2010. Les surfaces des unités sont de 200 m2. Le prix de vente est affiché à 260 000 dollars. L’immeuble sera composé d’un sous-sol d’habitation avec deux appartements disposant chacun d’un jardin de 100 m2, d’un étage sur pilotis servant de parking pour les voitures (deux places par appartement) et de trois autres étages résidentiels. Les deux appartements du dernier étage comprennent une surface supplémentaire de 70 m2 (toiture en pente). Leur valeur atteint 300 000 dollars.
Rue Alfred Tamraz, à proximité de l’usine Bonjus, se situe le projet Pine Hill. Livrable en décembre 2010, l’immeuble sera constitué de quatre étages d’appartements, avec trois unités par étage de 135, 150 et 169 m2. Les spécifications sont minimales : double mur, mais pas de double vitrage, pas d’air conditionné ni de chauffage individuel. Les trois étages en sous-sol comprendront 400 m2 de jardins. « Nous insistons pour aménager des espaces verts dans nos immeubles. Fanar est d’ailleurs l’une des seules régions encore vertes autour de Beyrouth », souligne Samir Najjar, l’un des responsables de la société el-Hajjar Enterprises and Co. (HEC). Selon les sources de la municipalité, Fanar qui comptait plus de 25 000 pins en 2000, n’en dispose cependant plus que de 8 000 aujourd’hui, résultat des travaux d’élargissement des routes et de l’urbanisation rapide de la région. Le prix des huit appartements du Pine Hill Building encore disponibles atteint près de 1 100 dollars le m2. « Les logements à Fanar sont à des prix raisonnables, car il reste encore des terrains libres dans la région. Sur la côte ou dans des régions voisines, le marché est saturé et donc les terrains sont plus chers », explique Samir Najjar. La société HEC compte neuf projets dans les secteurs de Bauchrié, Jdeidé, mais également à Beit-Méry, Broummana, Aïn Najm, Mansourié, Antélias, Achrafié, Mazraat Yachouh.
Le long de la route qui relie l’usine Bonjus au club de sport Olympia, plusieurs autres projets sont en construction. L’immeuble Dib – du promoteur Richard Dib – devrait être achevé en mars 2010, après un an et demi de travaux. Les huit unités de 250 m2 ont des spécifications propres : chauffage, air conditionné individuel, revêtement extérieur en marbre, ascenseur panoramique et trois parkings par appartement.
Les prix demandés vont de 375 000 à 400 000 dollars selon les étages, soit entre 1 500 et 1 600 dollars le m2. Trois appartements ont été vendus en novembre 2008, à des Libanais travaillant dans les pays du Golfe.
En haut de l’immeuble Dib se trouve le projet Fanar 729 qui offre un cadre agréable : forêt de pins et vues sur la mer. L’immeuble se divise en deux parties : le bloc A inclut trois appartements de 225 m2 et un duplex de 370 m2 qui ont déjà été vendus en octobre 2008 ; le bloc B totalise pour sa part six unités de 245 m2 et deux duplex de 410 m2. Le taux de vente est actuellement de 41 %. Les prix demandés varient de 330 000 dollars pour les unités de 245 m2 à 520 000 dollars pour le duplex. L’air conditionné individuel n’est pas inclus dans le prix de l’appartement. Pour le promoteur Georges Khalil, responsable du projet avec son associé Georges Kfoury, Fanar est une région où il fait bon investir : « C’est un endroit calme, peu pollué, qui dispose de nombreuses infrastructures depuis les travaux effectués depuis 1997 par la municipalité. Alors que Fanar a par exemple presque la même situation géographique que Mar Roukoz, elle a au moins dix ans d’avance sur elle. »
Toujours dans la partie nord de Fanar à proximité du collège Hripsimiantz se dresse le projet Fanar 771. Les travaux, situés dans une zone exposée au trafic autoroutier, ont commencé en octobre 2008 et doivent se finir en juin 2010. Les 10 appartements de 240 m2 sont vendus sur la base de 1 300 dollars le m2 pour premier sous-sol. Il faut ajouter 50 dollars pour chaque étage supplémentaire, soit 1 500 dollars au 5e étage. « Trois appartements sur les dix ont été achetés », affirme le promoteur et propriétaire Sabah Gebrayel, qui prend son temps pour vendre : « Les acheteurs reviennent, après le choc psychologique de la crise, en tablant sur une baisse des coûts de construction. Mais rien ne nous oblige pour l’instant à vendre à des prix cassés. »
La partie supérieure de Fanar compte plusieurs projets, groupés essentiellement dans le périmètre de la municipalité et de l’église Notre-Dame de Fanar. Les vues sur la capitale sont imprenables. Près de l’école du père Osseirane, se trouve une zone résidentielle constituée d’îlots de verdure. Bien que les routes ne soient pas toujours bien entretenues, le secteur est plaisant et calme. Trois nouveaux projets y sont en construction, dont l’un appartient à l’ancien président de la municipalité, Georges Salamé.
Entouré de pins, l’immeuble Bechwati doit s’achever à la fin 2009. Constitué de quatre étages, avec deux appartements par étage, il propose des surfaces de 215 et 185 m2, avec double mur, double vitrage, chauffage et climatisation individuelle, deux parkings et une cave par logement. Les prix demandés vont en fonction des superficies, de 200 000 à 280 000 dollars. Le propriétaire, Georges Bechwati – à la tête de l’entreprise d’électronique Eltek –, désire attendre quelques mois avant de vendre.
Le projet 1578 du promoteur Béchara Kallab devrait être terminé en mars 2009, après deux ans de travaux. Il contient neuf appartements de 210 m2, dont un au rez-de-jardin. La climatisation n’est pas comprise dans le prix des logements, qui oscille entre 230 000 et 240 000 dollars, soit un peu plus de 1 100 dollars le m2. Quatre appartements restent encore disponibles. Béchara Kallab prévoit une phase d’attente et d’observation chez les acheteurs jusqu’au printemps 2009. « Il n’existe en tout cas pas de chute des prix comme à Dubaï ou aux États-Unis, car il n’y a pas eu de spéculation, donc pas de nécessité de vendre. Le marché libanais a toujours été calme et équilibré », explique le promoteur, qui a terminé un autre immeuble il y a sept ans à proximité de l’actuelle construction.
À quelques dizaines de mètres au-dessus du projet Kallab, a débuté depuis l’été 2008 Fanar 69 des promoteurs Sfeir & Khoueiry. Le projet doit être livré en août 2009. Ses dix unités seront de superficies variables : huit appartements de 220 m2 et deux duplex de 340 m2 avec 100 m2 de terrasse. Comme dans la plupart des immeubles de Fanar, la climatisation n’est pas comprise dans le coût du logement. Deux unités – rez-de-jardin et le premier étage – restent à vendre à 1 200 dollars le m2, ainsi que les duplex du quatrième étage à 1 400 dollars le m2. Le promoteur Mounir Sfeir, qui a deux autres projets à Kornet Chehwane et Bsalim, apprécie Fanar pour son zoning, c’est-à-dire le pourcentage de surface constructible qui est plus intéressant que dans certaines régions avoisinantes : « À Fanar, on peut construire dix appartements dans une surface de 1 000 m2 contre trois ou quatre à Aïn Saadé », affirme-t-il.
Dans la partie la plus haute de Fanar, certains projets sont même situés à flanc de coteau, comme le projet du promoteur Élie Choufani. L’immeuble Choufani est constitué de deux blocs de cinq étages chacun : le premier bloc compte cinq unités de 350 m2, avec trois parkings et une cave par appartement, mais pas d’air conditionné individuel. Le second bloc contient cinq unités de 270 m2, au même prix que le bloc A. Les prix demandés sont de 1 600 dollars le m2. La moitié des appartements sont encore disponibles. Les autres unités ont été vendues au cours des huit derniers mois de 2008.
Quelques centaines de mètres plus loin, Fanar 158 doit être terminé en mars 2009. Le projet offre plus de 20 appartements, mais il ne reste plus qu’une unité à vendre de 270 m2 au rez-de-jardin avec 70 m2 de terrasse, à 1 500 dollars le m2. Le promoteur Gaby Kikano compte commencer d’ici au printemps un nouvel immeuble : Fanar 159. En contrebas du précédent, ce projet comprendra en tout cinq bâtiments avec 42 appartements, dont sept ont déjà été achetés sur plan. Le projet contiendra : un premier bloc de trois immeubles avec à chaque fois huit logements de 250 m2 ; un autre de huit appartements à 330 m2 et un dernier de douze unités ayant un accès indépendant et des surfaces entre 150 et 180 m2. Les travaux devraient au total durer 30 mois, soit jusqu’à fin 2011. Le prix proposé est de 1 500 dollars pour les unités de 250 à 330 m2 et de 1 200 dollars pour les plus petites surfaces. Gaby Kikano estime que le vrai avantage de Fanar, ce sont ses nombreuses écoles : « Les Libanais qui ont émigré dans le Golfe préfèrent que leurs enfants étudient au pays, et la région est très réputée dans ce domaine. » Fanar compte en effet à elle seule une dizaine d’écoles, parmi lesquelles l’école de la Sainte-Famille française, Notre-Dame du Bon Carmel ou l’Institut moderne du Liban (père Marcel Khalifé) et cinq antennes de l’Université libanaise, soit au total plus de 10 000 élèves scolarisés, alors que la population de Fanar compte seulement 22 000 résidents.
En face de l’école de la Sainte-Famille, le projet Green Hill offre des vues sur Beit-Méry et ses forêts de pins. Quatre appartements sur les douze proposés ont été achetés, mais huit restent encore à vendre pour des surfaces de 190 et 250 m2. Le projet devrait être achevé dans à peu près un an. « Nous avions commencé à vendre à 1 500 dollars en août, mais nous sommes maintenant passés à 1 650 dollars le m2 », affirme l’ingénieur Élie Chémali.