Les transferts des émigrés libanais vers leur pays d’origine devraient augmenter de 8,2% cette année, passant de 7,558 milliards de dollars en 2009 à 8,177 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.
Selon le rapport « Migration and Remittances Factbook 2011 », quelques 664100 Libanais vivent à l’étranger, soit environ 15,6% de la population.
Les pays destinataires des migrants libanais sont, par ordre : les Etats-Unis, l’Australie, le Canada, l’Allemagne, l’Arabie Saoudite, la France, la Suède, le Brésil, la Cisjordanie et Gaza et le Royaume Uni.
Interrogé par Le Commerce du Levant sur la présence d’émigrants libanais en Palestine, une responsable de la Banque mondiale à Washington a indiqué que l’évaluation du stock de migrants en 2010 se base sur les données des autorités libanaises. « Environ 2,5% des migrants libanais habitent en Cisjordanie et à Gaza, a affirmé Rebecca Ong. Cela est sans doute le résultat de flux migratoires passés ».
L’une des données les plus inquiétantes du rapport concerne l’émigration des personnes qualifiées. Près de 38,6% des personnes ayant entrepris des études supérieures ont émigré, et 19% des physiciens formés au Liban ont quitté leur pays d’origine. Le Liban figure ainsi au 28ème rang mondial en termes d’émigration qualifiée.
Il est aussi 13ème mondial au niveau des transferts reçus et premier dans la région.
Lorsqu’on rapporte le montant des transferts au PIB, le Liban se place au 13ème rang mondial et au premier rang régional, les transferts des expatriés représentant 22% de la richesse nationale.
Mais le Liban est aussi le deuxième pays du monde en termes de flux sortant par rapport au PIB. Les travailleurs étrangers au Liban ont en effet envoyé chez eux près de 5,749 milliards de dollars en 2009, soit 17% du PIB. Les chiffres des transferts sortants en 2010 ne sont pas disponibles.
Quelque 758200 étrangers ont été recensés sur le territoire libanais en 2010, soit 17,8% de la population, dont 61% de réfugiés.
Etant donnée la forte croissance enregistrée ces trois dernières années au Liban par rapport aux autres pays du monde, les flux sortants ont augmenté plus vite que les flux entrants.
En 2009, par exemple, les transferts des émigrés libanais ont augmenté de 5,2% contre une croissance de 31,7% pour les transferts des immigrés au Liban.
Le solde des transferts reste évidemment positif, mais si cette tendance se poursuit, le déficit du compte courant risque de s’aggraver et le pays sera de plus en plus tributaire des entrées de capitaux. Or les flux de capitaux, considérés comme des transferts avec contrepartie, sont plus sensibles à la conjoncture politique, alors que les transferts des émigrés sont sans contrepartie.