Le marché des changes connaît une certaine accalmie en début de semaine à Beyrouth, après une semaine de vive inquiétude qui s’est traduite par des interventions répétées de la Banque centrale.
Selon certaines estimations, la BDL a injecté jusqu’à 400 millions de dollars au pic de la demande sur les devises étrangères jeudi.
Même si les craintes des investisseurs se sont relativement apaisées depuis la nomination d’un nouveau premier ministre, elles ne se sont pas totalement estompées. Dans tous les cas, la demande sur le dollar ne menace pas stabilité financière du Liban selon Marwan Barakat, responsable du département de recherche à la Banque Audi. Avec 30 milliards de réserves en devises, la Banque centrale dispose de l’équivalent de 78% de la masse monétaire en livres libanaises.
A titre de référence, les crises aigues survenues au lendemain de l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri en février 2005 ou lors de la guerre israélienne de juillet 2006, avaient provoqué la conversion de 30% de la masse monétaire en livres libanaises en devises étrangères.
Pour Nassib Ghobril, directeur du département de recherche et d’analyse économique à la Banque Byblos, il faut faire la part entre la forte demande sur les devises étrangères et entre les pressions sur la livre libanaise : contrairement à la période qui a suivi l’assassinat de Hariri ou la guerre de juillet 2006, il n’y a pas aujourd’hui de retraits massifs de fonds du Liban. « Sans retraits massifs, on ne peut pas parler de pressions sur la livre libanaise », précise Ghobril.
Autre signe d’apaisement, la Bourse de Beyrouth a repris des couleurs lundi et s’est stabilisée mardi, après plusieurs jours de baisses consécutives à la dissolution du gouvernement le 12 janvier. Le cours du titre Solidere A a terminé la séance de mardi en hausse de 0,47 %, à 19,09 dollars et l’indice Blom a clôturé en très légère baisse de 0,05 %.