Le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, a annoncé jeudi soir à la télévision que la Lebanese Canadian Bank (LCB) a fusionné avec la Société Générale des Banques (SGBL), sous l’égide de la Banque centrale.
Accusée de blanchiment d’argent et boycottée par le Trésor américain, la LCB « a choisi cette option pour préserver ses déposants et ses employés ainsi que la réputation du secteur bancaire », a-t-il indiqué.
Les dirigeants de la banque, notamment son PDG Georges Zard Aboujaoudé, vont poursuivre les procédures lancées aux Etats-Unis pour faire appel de la décision du département du Trésor. « Mais en attendant, les déposants auraient pu subir les conséquences du boycott américain, au niveau des banques correspondantes et des compensations d'opérations en dollars » a-t-il souligné.
Le gouverneur n’a pas dévoilé le montant de la transaction, mais des sources bancaires citées dans la presse avaient parlé d’un montant de 500 à 600 millions de dollars. Pour financer l’opération, la SGBL a bénéficié d’un prêt bonifié de la Banque centrale, conformément à la loi sur les fusions votée en 2005.
Interrogé sur le fond de l’affaire, Salamé a répondu que les autorités américaines ne lui ont pas fourni des preuves tangibles sur l’implication de la LCB dans des opérations illicites, mais que « la commission de lutte contre le blanchiment libanaise mène l’enquête de son côté ».
La LCB est la neuvième banque au Liban en termes d’actifs, avec un bilan de 6,198 milliards de dollars fin 2010, tandis que la SGBL figure à la dixième position, avec 5,125 milliards de dollars. La SGBL en revanche est plus profitable. Elle a dégagé 85,6 millions de dollars de bénéfices l’année dernière, contre 58,2 millions de dollars pour la LCB.