Le Liban dilapide son eau
Le Mövenpick Hotel & Resort Beirut a une capacité de 292 chambres, auxquelles s’ajoutent près de 1 010 “cabanas” et 72 chalets, utilisés pendant les mois d’été. Chaque chambre dépense en moyenne un mètre cube d’eau par jour. « L’hôtel utilise en moyenne 400 m3 d’eau par jour pendant l’année, 700 m3/jour en été », explique Josselin Fer, directeur technique du grand hôtel. Les clients sont les principaux consommateurs, mais il faut aussi compter l’eau de l’arrosage, les piscines, le nettoyage, les cuisines… Le réseau public ne fournit que 40 à 50 m3 par jour, ce qui oblige l’hôtel à recourir à d’autres procédés pour se procurer de l’eau. Comme il n’existe pas de nappe phréatique avec de l’eau douce à proximité, l’hôtel a réalisé un forage à 20 mètres de profondeur et pompe de l’eau de mer. Celle-ci est ensuite désalinisée en sous-sol grâce à un système d’osmose inversée, qui la débarrasse de la plupart de ses micro-organismes. Dans les périodes de pénurie, l’hôtel fait également appel à des camions-citerne. Le coût de la désalinisation revient environ à 1,50 dollar le m3, contre 1,65 dollar le m3 pour l’eau des camions-citernes, qui vient directement de la montagne, explique Josselin Fer. Pendant les mois d’été, l’hôtel peut faire appel à plus d’une dizaine de camions-citernes par jour. L’eau des camions-citernes est traitée : des appareils mesurent le TDS (total des solides dissous), autrement dit la teneur de l’eau en minéraux, afin que celle-ci ne soit pas trop élevée. Ensuite, l’eau est chlorée, puis déchlorée, pour lui donner un meilleur goût. Pour plus de sécurité, des études bactériologiques sont également réalisées chaque mois dans un laboratoire indépendant.