Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a assuré que, malgré le ralentissement économique observé au premier trimestre, la stabilité financière du pays n’est pas menacée.
 
« Le ralentissement économique au premier trimestre est clair, a-t-il déclaré. Mais notre mission est de préserver la stabilité financière et le niveau de liquidités dans les banques pour permettre une reprise lorsque la situation politique sera plus favorable à l’investissement et à la consommation ».  
 
Dans le cadre d’une conférence de presse tenue à l’occasion de la publication du rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales, Salamé a reconnu que la situation a été difficile en début d’année.
En janvier, la crise politique locale combinée aux troubles régionaux a affecté la confiance et entraîné une hausse du taux de dollarisation des dépôts de 63% à 65%.
 
Mais « grâce aux ingénieries mises en place par la BDL, nous avons réussi depuis à stabiliser ce taux. La BDL a notamment émis des certificats de dépôts en dollars, qui ont permis d’attirer 1,5 milliard  de dollars de l’étranger et de défendre ainsi la livre », a-t-il déclaré.  
 
La BDL a également pu contenir la méfiance dans le secteur bancaire suscitée par l’affaire de la Lebanese Canadian Bank, ce qui se reflète par la hausse des dépôts de 1% au premier trimestre par rapport à la même période de l’année dernière, et de 3% par rapport à fin 2010.
 
Sur l’ensemble de l’année, la Banque Centrale prévoit une croissance des dépôts de 5 à 7%, « un taux suffisant pour assurer les besoins de financement des secteurs privé et public », selon Salamé.
 
Face à la réticence des banques à souscrire aux bonds du trésor, la BDL est également intervenue pour combler le manque, augmentant son portefeuille de bons du trésor à
4000 milliards de livres au premier trimestre.
 
Riad Salamé a souligné que les indicateurs, qui étaient négatifs en janvier, se sont améliorés au cours des deux derniers mois, notamment la balance des paiements  qui a affiché un excédent cumulé de 414 millions de dollars en février et mars, après un déficit de 778 millions de dollars en janvier.