Lors d'une rencontre avec Paul Salem, organisée par Le Rassemblement des dirigeants et chef des entreprises libanais (RDCL), autour des conséquences économiques des révolution arabes, le directeur du centre Carnegie pour le Moyen-Orient, s'est montré rassurant.

Selon lui, des changements géopolitiques majeurs sont certes à l'oeuvre, mais ils n’ont pas, pour le moment, conduit à une rupture dans les relations internationales des pays concernés. « Ces pays sont contraints à une certaine continuité, du fait des liens économiques et politiques qui les unissent », a-t-il expliqué. Les révolutions arabes n’affecteront donc pas de façon considérable les relations commerciales entre les pays de la zone.

Toutefois, le spécialiste s’est montré très prudent concernant l’évolution de la situation en Syrie, qui pourrait avoir des conséquences importantes pour le Liban et le Moyen-Orient, sans cependant être en mesure de mieux spécifier. 
 
Pour ce spécialiste, ces événements amorcent une étape difficile pour la région, y compris sur le plan économique. « les phases de transitions démocratiques peuvent s’accompagner de dépressions économiques.» En témoigne, l’exemple des pays d’Europe de l’Est suite à l’effondrement de l’URSS. Pour les régimes issus des révolutions arabes, « les expériences démocratiques doivent réussir pour éviter que des revers économiques ne les remettent en cause », a estimé le directeur du centre Carnegie pour le Moyen-Orient, estimant qu'il faudrait aussi faire mieux que les régimes précédents, notamment en matière de justice sociale ou de lutte contre la corruption. Et ce, alors même que l’instabilité actuelle a ralenti l’activité touristique et stoppé les investissements étrangers.