Quel est l’impact de la crise libanaise sur la Syrie et vice-versa ? Entretien avec l’économiste syrien et président du Cercle des économistes arabes à Paris, Samir Aita.
Dès qu’il y a des différences de prix importantes entre deux pays frontaliers, il y a contrebande. Surveiller la frontière entre la Syrie et le Liban me semble, de toutes les façons, impossible : la géographie ne s’y prête guère et il y a une continuité de population dans les zones frontalières. La contrebande entre les deux pays a toujours existé dans les deux sens. Bien évidemment, elle prend de l’ampleur quand des mesures économiques illogiques sont appliquées dans l’un des deux pays. Ce qui est le cas en ce moment au Liban où certaines décisions, prises soi-disant pour « contenir la crise », comme la multiplicité des taux de change, rappellent celles appliquées en Syrie dans les années 1960. Les pouvoirs des deux pays le savent : ils profitent de la rente importante qu’elle procure.
Si on parle de contrebande de carburant en particulier – dans les années 2000, le gouvernement syrien la chiffrait à 1,5