Un article du Dossier

L’emploi est la priorité du nouveau plan de développement de Tripoli

« Notre objectif est de diriger le groupe Bodon comme une multinationale », assure Hilal el-Bodon, directeur général de Bondon Tex, la principale filiale du groupe tripolitain. Entreprise familiale fondée en 1972 et spécialisée dans la production d’uniformes, le groupe Bodon compte aujourd’hui plusieurs filiales à travers le monde arabe et exporte la majeure partie de sa production vers le Golfe.


À l’origine de ce succès économique, la détermination d’Abdul Rahim el-Bodon, qui crée sa première usine en 1972 pour fournir des uniformes à ses camarades scouts. Au fil des années, l’entreprise se développe et diversifie ses productions. Elle réalise aujourd’hui des uniformes pour les hôpitaux, l’armée ou les restaurants. « Ce qui a permis au groupe de se perpétuer, c’est le choix de mon père de s’orienter vers l’exportation », explique Hilal el-Bodon. Le marché libanais ne représente aujourd’hui que 7 % des débouchés du groupe, qui exporte 48 % de sa production vers les Émirats arabes unis et 18 % vers le Koweït.


Mais si le groupe compte quelques représentants commerciaux dans le Golfe, l’équipe dirigeante, constituée principalement des membres de la famille el-Bodon, travaille depuis Tripoli. Le siège du groupe et l’usine de production textile sont situés dans la zone industrielle d’el-Mina. « Nous sommes fiers de pouvoir écrire “Made in Lebanon” sur nos étiquettes », affirme le directeur général, qui met aussi en avant le faible coût de la main-d’œuvre dans la région. En tout, une centaine de salariés travaillent à la production des 3 000 à 5 000 pièces qui sortent de l’usine chaque année. Parmi eux, 35 ont un poste fixe et certains ont commencé à travailler pour le groupe dès sa fondation.


Le groupe Bodon a remporté plusieurs prix internationaux récompensant la qualité de ses produits. « Nous sommes compétitifs aussi parce que nous avons la possibilité d’adapter notre production en fonction de la commande, ce que les entreprises chinoises ne font pas », explique Hilal el-Bodon. BodonTex, la filiale textile du groupe, génère un chiffre d’affaires de 3,7 millions de dollars américains.


Fort de son succès dans le textile, le groupe s’est lancé dans d’autres secteurs. Il détient aujourd’hui un laboratoire de cosmétiques, Bodon Med, basé au Caire. « Il n’est pas à Tripoli, car les démarches auprès du ministère de la Santé étaient plus exigeantes et surtout parce que les Libanaises préfèrent acheter des produits importés d’Europe. »


Mais la famille Bodon a à cœur de contribuer au développement du nord du Liban. « Nous sommes en train de construire un MegaMall dans le Akkar. C’est une région quasiment vierge sur le plan économique », souligne Hilal el-Bodon. La construction de ce grand centre commercial représente un investissement de 54 millions de dollars. Un pari risqué mais nécessaire, selon le fondateur du groupe. « Avant de se plaindre auprès des responsables politiques, les hommes d’affaires tripolitains doivent se faire eux-mêmes confiance et investir dans la région », dit Abdul Rahim el-Bodon.



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