Le site internet Autopooling permet aux Libanais d’entrer en contact afin de partager leurs trajets quotidiens et ponctuels en voiture.
Qui n’a jamais entendu des conducteurs de voiture libanais se plaindre de la circulation et du manque de places de parking ? Quel piéton ne s’est jamais plaint de la pollution causée par cette circulation ? Ces constats relevés dans une étude du club environnemental de l ’Université Américaine de Beyrouth (AUB) en novembre ont conduit Paul Salameh, ingénieur, à lancer Autopooling sur internet en février.
Le site interactif permet aux Libanais de partager leurs trajets en voiture : « Si une personne motorisée va à l’université tous les vendredis à 9h, elle pourra aider des étudiants non-motorisés ou alterner avec un autre conducteur ».
Le covoiturage est déjà utilisé en Europe depuis les années 50, l’avènement d’internet a simplifié les démarches et permis un développement massif de ce moyen de transport « social ».
Comme en Europe, les arguments en faveur du covoiturage avancés par Paul Salameh sont multiples : « Cette initiative citoyenne permet de réduire la circulation et donc la pollution, surtout dans un pays comme le Liban où les routes sont surchargées. Pour les usagers, cela signifie aussi une baisse de leur consommation d’essence et un moyen original de rencontrer des gens sur leur lieu d’étude ou de travail ».
L’équipe bénévole d’Autopooling, composée en outre de Erik Zakhia et de Pierre El Khoury pour la communication, s’est inspirée des initiatives européennes, mais « nous avons légèrement modifié leur système pour prendre en compte les spécificités locales : par exemple quelqu’un qui va à l’AUB mettra le nom de l’université en plus de celui du quartier », explique le fondateur du site.
Le projet Autopooling coûte entre 50 et 100 dollars par mois à Paul Salameh, qui cherche actuellement des sponsors privés afin de développer son activité au Liban, puis à l’international. L’usage du système va rester gratuit pour les usagers, mais l’équipe compte sur la publicité pour pouvoir créer des applications mobiles à destination des marchés Androïds et Apple, qui devraient selon les premières estimations coûter 10.000 dollars.
Depuis le lancement du site et de sa page Facebook, Paul Salameh a relevé 600 personnes inscrites, 99% d’entre elles étant libanaises, et 450 voyages réalisés. Il explique que le public touché est peu varié : « Nous avons commencé par informer les étudiants de l’AUB puis ceux des autres universités, maintenant nous communiquons auprès des entreprises, mais ce sont principalement les jeunes qui se montrent intéressés ».