Un article du Dossier
Le design libanais se forge une identité
Celle qui a été copywriter chez Leo Burnett, cofondatrice de l’agence de graphic design Mind the Gap, qui a commencé des études de cinéma, est aujourd’hui à la tête d’un studio de design de sept personnes. Elle le déménage au-dessus de sa boutique dans le quartier du port de Beyrouth en janvier 2013.
Cette designer industrielle, qui avoue être arrivée à la production artisanale par manque de choix, fait souvent des produits semi-finis : « Par exemple, j’ai réalisé cinq prototypes d’une chaise papillon, une compagnie italienne l’a aimée, je leur ai donné mes dessins, ils en ont fait leur propre prototype et l’ont produit en série. J’ai uniquement gardé le dessin de la chaise en bois, que je produis ici en petite série. »
Karen Chekerdjian vend ses créations, « toujours empreintes de poésie », au Liban (dans sa galerie, à Orient 499, à la galerie XXe siècle et à la galerie pop-up Carwan), dans sa boutique en ligne, à Milan et en Turquie, depuis cette année : « C’est une galerie turque qui m’a démarchée, ainsi que Bokja et Nada Debs. »
Elle dessine surtout des meubles et accessoires, seul débouché au Liban du design industriel, mais elle fait également quelques incursions dans le jeu ou les bijoux... « Récemment, un designer international m’a contactée après avoir vu le dernier jouet que j’ai fabriqué et m’a demandé s’il pouvait travailler avec moi. Je ne peux malheureusement pas l’accepter, car le marché n’offre pas suffisamment de débouchés. »
Karen Chekerdjian cherche donc à s’agrandir et à s’exporter : « Je ne sais pas encore exactement où je vais aller, mais je pense que c’est la seule solution pour être rentable. »