Un article du Dossier

Le design libanais se forge une identité

D.R.
Quand il entre en phase de production d’un meuble, George Mohasseb ne quitte plus les artisans. Il est là pour vérifier que son prototype est respecté. Pour lui, le design c’est d’abord le souci du détail. Si ses clients sont prêts à investir pour de la qualité, il faut les respecter. Chaque nouveau produit compte : « Je sème des graines. » Arrivé depuis trois ans sur le marché libanais, le designer se fait connaître petit à petit et compte sur le bouche-à-oreille : « Si le client aime mon travail, il en parle. »
Architecte de formation, il crée son premier atelier aux États-Unis, part s’installer un temps en Italie et revient finalement au Liban en 2009. Il réalise aussi bien des projets d’architecture d’intérieur pour lesquels il doit aménager un espace donné dans son ensemble, des meubles commandés par un architecte. La production de meubles représente 40 % de son activité (60 % pour les projets en architecture d’intérieur), contre 15 % il y a trois ans. Une bonne progression que George Mohasseb voudrait pouvoir pérenniser.
Revenu au Liban par choix et alors que le marché de l’immobilier est en plein boom, il se dit que l’ameublement est un secteur porteur, mais les caractéristiques du marché libanais le limitent parfois : manque de matériaux variés, absence de certaines technologies de pointe pour travailler en 4D ou 5D... Pour l’instant, comme la plupart des designers, il se cantonne aux éditions limitées.
Une table en résine importée, travaillée avec des artisans libanais, peut coûter jusqu’à 45 000 dollars, mais la marge est faible, car la production coûte cher. En l’absence d’industrie capable de soutenir un design industriel, George Mohasseb souhaiterait que le Liban accorde davantage d’attention à la formation des artisans, afin qu’il puisse continuer à produire du design de qualité.
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