La constitution du patrimoine foncier de la famille Rizk date du grand-père : Abdallah Rizk. Au moment des réformes ottomanes agraires et foncières, dans les années 1850, Abdallah Rizk décide en effet d’acheter le plus possible de terrains à Zahlé, dont il est originaire, et dans la Békaa. « À cette époque, les propriétaires étaient tenus de payer une taxe pour enregistrer leur bien foncier. Il a avancé des fonds à des paysans qui ne pouvaient pas payer. Certains d’entre eux n’ont jamais pu le rembourser et il est ainsi devenu le propriétaire légal des parcelles concernées. Il faut comprendre que, pour lui, la terre c’était le patrimoine qui protégerait sa famille des aléas de l’existence. En cela, il était visionnaire », explique Magda Rizk, la belle-fille du fondateur, dont le fils prénommé aussi Abdallah est l’héritier depuis le décès de son père, Raymond Rizk. « Mon mari Raymond n’a jamais vendu. Au contraire, il a continué à acheter en fonction des opportunités. »
Les Rizk figurent parmi les grands propriétaires terriens de la Békaa et l’on murmure qu’il faut aussi les placer dans le peloton de tête pour ce qui concerne le Liban dans son ensemble. Mais impossible d’avoir une estimation globale de leurs biens fonciers : chez eux, on cultive la discrétion. « Nous aimons la terre. Les bénéfices de l’agriculture sont réinvestis dans la terre », dit Abdallah Rizk. Dans leur propriété de la Békaa, au centre de laquelle a été construite dans les années 1970 une superbe ferme fortifiée. La vigne est venue tardivement. « Nous faisions plutôt des cultures céréalières et maraîchères lorsque mon mari a été approché par Ksara. Il a alors signé un contrat avec la cave libanaise : nous investissions dans la constitution d’un vignoble de qualité, eux s’engageaient à nous acheter nos vendanges à un prix fixé d’avance », se souvient Magda, qui siège toujours au conseil d’administration de la Fransabank. Magda a une analyse pertinente des avantages de la filière viticole comparée à d’autres cultures dont les prix fluctuent d’une année sur l’autre, au gré des décisions d’un cartel de grossistes qui imposent leur tarif. « Avec la vigne, nous avons une visibilité sur le long terme. Nous savons aussi que la hausse de certaines dépenses, comme la hausse du prix du mazout, sera en partie prise en compte… Pour un agriculteur, c’est primordial. D’autant qu’il y a une vraie demande pour le raisin, alors que nous faisons face à un écroulement de la demande sur d’autres produits, lié à l’impossibilité de faire transiter ces denrées par la Syrie, désormais en guerre. »
Depuis 1999, les Rizk ont investi 2 millions de dollars dans la création de leur vignoble. « Nous assurons l’investissement, sachant qu’il nous faut entre six et sept ans en moyenne pour l’amortir. » La première parcelle, 60 hectares d’un seul tenant sur les terres du village de Tel Dnoub ; la seconde, plus récente, à Kefraya plantée pour le compte de Marsyas que dirigent Karim et Sandro Saadé, avec lesquels la famille Rizk collabore depuis 2011. « Avec Marsyas, le contrat est plus spécifique : ils sont plus interventionnistes que Ksara. » Chaque année, les Rizk réhabilitent entre cinq et dix hectares de terres agricoles, les transformant en vignobles. « Nous avons encore d’autres terrains qui pourraient être plantés si la demande continue de grandir. » Chaque année, les Rizk dépensent 150 000 dollars supplémentaires pour l’entretien de leurs vignes, qu’il s’agisse de l’achat de traitements phytosanitaires ou de la replantation de nouveaux ceps importés de France. Songent-ils à se mettre à fonder une cave ? « C’est dans la logique de nos investissements. La viniculture complète la viticulture. Dans des pays comme la France, l’une et l’autre sont souvent indissociables », déclare Abdallah Rizk.
Les Rizk figurent parmi les grands propriétaires terriens de la Békaa et l’on murmure qu’il faut aussi les placer dans le peloton de tête pour ce qui concerne le Liban dans son ensemble. Mais impossible d’avoir une estimation globale de leurs biens fonciers : chez eux, on cultive la discrétion. « Nous aimons la terre. Les bénéfices de l’agriculture sont réinvestis dans la terre », dit Abdallah Rizk. Dans leur propriété de la Békaa, au centre de laquelle a été construite dans les années 1970 une superbe ferme fortifiée. La vigne est venue tardivement. « Nous faisions plutôt des cultures céréalières et maraîchères lorsque mon mari a été approché par Ksara. Il a alors signé un contrat avec la cave libanaise : nous investissions dans la constitution d’un vignoble de qualité, eux s’engageaient à nous acheter nos vendanges à un prix fixé d’avance », se souvient Magda, qui siège toujours au conseil d’administration de la Fransabank. Magda a une analyse pertinente des avantages de la filière viticole comparée à d’autres cultures dont les prix fluctuent d’une année sur l’autre, au gré des décisions d’un cartel de grossistes qui imposent leur tarif. « Avec la vigne, nous avons une visibilité sur le long terme. Nous savons aussi que la hausse de certaines dépenses, comme la hausse du prix du mazout, sera en partie prise en compte… Pour un agriculteur, c’est primordial. D’autant qu’il y a une vraie demande pour le raisin, alors que nous faisons face à un écroulement de la demande sur d’autres produits, lié à l’impossibilité de faire transiter ces denrées par la Syrie, désormais en guerre. »
Depuis 1999, les Rizk ont investi 2 millions de dollars dans la création de leur vignoble. « Nous assurons l’investissement, sachant qu’il nous faut entre six et sept ans en moyenne pour l’amortir. » La première parcelle, 60 hectares d’un seul tenant sur les terres du village de Tel Dnoub ; la seconde, plus récente, à Kefraya plantée pour le compte de Marsyas que dirigent Karim et Sandro Saadé, avec lesquels la famille Rizk collabore depuis 2011. « Avec Marsyas, le contrat est plus spécifique : ils sont plus interventionnistes que Ksara. » Chaque année, les Rizk réhabilitent entre cinq et dix hectares de terres agricoles, les transformant en vignobles. « Nous avons encore d’autres terrains qui pourraient être plantés si la demande continue de grandir. » Chaque année, les Rizk dépensent 150 000 dollars supplémentaires pour l’entretien de leurs vignes, qu’il s’agisse de l’achat de traitements phytosanitaires ou de la replantation de nouveaux ceps importés de France. Songent-ils à se mettre à fonder une cave ? « C’est dans la logique de nos investissements. La viniculture complète la viticulture. Dans des pays comme la France, l’une et l’autre sont souvent indissociables », déclare Abdallah Rizk.
Tel Dnoub, Kefraya Surface : 2 000 ha dans la Békaa-Ouest et Nord dont 70 ha de vignes Autres cultures : arbres fruitiers, céréales, cultures maraîchères, pommes de terre Propriétaire : Abdallah Rizk Salariés permanents : 8 Production de raisin en 2012 : 650 tonnes Densité moyenne de plantation : 3 000 à 6 500 pieds/ha Rendement moyen : 100 hl/ha Premières plantations : 1999 Clients : Château Ksara, Château Marsyas (depuis 2011) Prix moyen de vente/kilo : 0,65-0,75 dollar |