C’est un joli jardin situé dans le quartier d’Achrafié : des oliviers en pagaille, des jeunes orangers, quelques jolies jardinières où éclosent les pois de senteur ainsi que les premières fleurs des tomates… Pourtant, impossible de le voir. Car il se situe sur le toit de l’immeuble familial. « Notre famille a grandi dans une maison avec jardin. Quand on a déménagé dans ce bâtiment cela nous a paru naturel d’imaginer la création d’un jardin. À défaut de terrain au sol, on l’a donc fait sur le toit… », explique Georges. Si Georges a la main verte, il a aussi été aidé par l’apparition d’un nouveau concept : de grands sacs en toile, retenus par des lanières de bord en bord. Quand on les remplit de terre, ces sacs deviennent des bacs pour y laisser grandir fruits, fleurs ou légumes. En géotextile ultrarésistant et recyclable, ces Bacsacs permettent d’installer son jardin un peu n’importe où, au gré de ses envies et des espaces disponibles, depuis la plante suspendue au balcon jusqu’au carré potager au milieu d’une cour d’école. À Beyrouth, le jardin sur le toit de Georges a longtemps été un cas isolé. Ailleurs, ils essaiment, de Montréal à Nantes, en passant par New York, Detroit ou Bruxelles. Pour les bénéficiaires, il ne s’agit pas seulement de planter des jardins en hauteur pour le bonheur esthétique de quelques happy fews. Mais de « réintroduire du vivant dans un univers de béton », comme le constatait une Française interrogée dans un article du quotidien Le Monde en favorisant la
« (re)végétalisation des villes et l’implantation de diverses formes d’agriculture urbaine ». À Beyrouth, on peut aller admirer un mur végétal vertical, créé par le cabinet de design et d’architecture Green Studios (Antélias). D’une surface de 96 m2, il a été inauguré dans le restaurant al-Sultan Ibrahim de Maamaltein. L’association arcenciel a également mis en place un jardin potager sur les toits de son siège social de Jisr el-Bacha. Pour l’heure, réservé aux salariés.