Dans un contexte régional difficile, la Banque libano-française joue la carte de la prudence. Avec une croissance ramenée cette année à 4 %, le mot d’ordre de Walid Raphaël, son directeur général, est « développement maîtrisé ». Cela se traduit par un engagement à maintenir son activité de crédits tout en limitant les risques. La BLF a alloué 3,5 milliards de dollars de crédits cette année, en augmentation de 1,8 % par rapport à l’année dernière : « Nous continuons de financer l’économie mais bien sûr à travers les projets les plus solides », explique Walid Raphaël, selon qui 70 % des activités de la banque sont orientées vers le corporate, contre 15 % dans le détail. À travers le plan de soutien aux crédits subventionnés de la Banque centrale en début d’année, la banque a mis l’accent sur les crédits verts. Grâce au soutien de la Société financière internationale (SFI, groupe Banque mondiale), ses équipes ont été formées et les clients ont à présent la possibilité d’avoir accès à un audit énergétique. À l’international, la BLF revoit sa stratégie de développement. Orientée en grande partie vers la Syrie, elle a dû changer de fusil d’épaule : les branches de la banque sont toujours ouvertes à Alep, Damas et Lattaquié. « L’activité est à son minimum », précise le dirigeant. « Cependant, nos clients syriens ou libanais ont été nombreux à vouloir acheter des résidences secondaires à Paris ou à Londres, explique Walid Raphaël. Et la banque SBA, notre filiale en France, leur a offert des solutions de financement. » Dernier marché en vue pour la banque, l’Irak. Une première agence a ouvert à Bagdad en décembre 2012. Deux nouvelles agences devraient ouvrir d’ici à la fin de l’année à Erbil et Bassora.
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