Sept banques libanaises opèrent toujours en Syrie : la Bemo, la Bank Audi, la Blom Bank, la Fransabank, la Banque libano-française, la Byblos Bank et la First National Bank (une banque arabe à capitaux libanais en Syrie).
Depuis le mois de mars 2011, elles sont confrontées à une baisse de leurs activités du fait du conflit. Malgré une augmentation nominale des dépôts de la clientèle de 45,6 % par rapport à la fin de l’année 2012, au premier semestre de 2013, les banques libanaises présentes en Syrie ont vu leurs dépôts baisser de 85 % du fait de la dépréciation de la livre syrienne. Depuis le début du conflit, elle a perdu les trois quarts de sa valeur en dollars, passant de 50 livres pour un dollar en 2011 à 200 livres pour un dollar fin septembre. Au dernier trimestre, les profits des banques libanaises opérant en Syrie ont ainsi baissé de 98,2 % à 640 000 dollars, contre 49,8 millions de dollars pour la même période en 2012. Un résultat à nuancer, car les banques déclarent leurs résultats en monnaie locale. En livres syriennes, les bénéfices nets ont augmenté de 591 % à 13,1 milliards de livres syriennes. L’augmentation est largement imputable à la dévaluation, puisque les banques étrangères doivent posséder 40 % de leur capital en devises.
« Les banques libanaises ont volontairement réduit leurs activités dans le pays en diminuant la taille de leurs actifs », explique Freddie Baz, directeur financier et de la stratégie de la Bank Audi. En décembre 2010, le total des actifs de la Bank Audi en Syrie était de 2 milliards de dollars, fin août 2013, il est de 340 millions de dollars, soit 83 % de baisse. Dans un contexte normal, la croissance annuelle des actifs aurait dû être de 600 à 700 millions de dollars, selon les prévisions. « Ce ne sont donc pas des pertes sèches que nous avons subies, mais un manque à gagner sur nos activités », précise Freddie Baz.
Gestion des opérations courantes
En 2012, la Banque centrale avait autorisé les banques à augmenter leurs provisions en Syrie à hauteur de 400 millions de dollars. Cette année, il n’y a pas eu de constitution de nouvelles provisions du fait de la dépréciation de la livre syrienne. « L’essentiel de nos dettes en Syrie sont en livres syriennes, alors que nos provisions sont en dollars », explique Makram Sader, de l’Association des banques au Liban. « Aujourd’hui les banques pourraient en théorie récupérer des provisions et dégager des bénéfices comptables, mais elles ne le feront pas par prudence », précise-t-il.
Malgré la situation, les établissements bancaires libanais ont décidé de rester présents en Syrie. « Nous sommes encore physiquement ouverts dans trois villes : Alep (quelques heures par jour), Damas et Lattaquié », précise Walid Raphaël, de la Banque libano-française dont la priorité est aujourd’hui la sécurité des employés qui gèrent les opérations courantes.
Les activités des banques sont de fait limitées en Syrie par les sanctions internationales imposées par les États-Unis et l’Europe. « Impossible pour nos clients de déplacer leurs dépôts », explique Alain Wanna, directeur général adjoint, responsable des marchés de capitaux et des institutions financières du groupe Byblos Bank. Les filiales syriennes des banques libanaises sont contraintes par l’interdiction pour les banques américaines de traiter avec les banques syriennes à des fins commerciales. Les banques se retrouvent donc avec des clients dont les avoirs ne peuvent pas transiter par le système international, car tout transfert en dollars passe à travers les États-Unis.
Malgré cela, les banques libanaises reconnaissent l’importance du marché syrien : « Ce marché bancaire sera potentiellement très prometteur à moyen et long terme, et nous comptons nous y engager d’une manière significative une fois la crise terminée », explique Saad Azhari, le PDG de la Blom Bank. Pour Makram Sader, « une fois la crise résolue, les banques libanaises auront une occasion en or de participer à la reconstruction ».
Depuis le mois de mars 2011, elles sont confrontées à une baisse de leurs activités du fait du conflit. Malgré une augmentation nominale des dépôts de la clientèle de 45,6 % par rapport à la fin de l’année 2012, au premier semestre de 2013, les banques libanaises présentes en Syrie ont vu leurs dépôts baisser de 85 % du fait de la dépréciation de la livre syrienne. Depuis le début du conflit, elle a perdu les trois quarts de sa valeur en dollars, passant de 50 livres pour un dollar en 2011 à 200 livres pour un dollar fin septembre. Au dernier trimestre, les profits des banques libanaises opérant en Syrie ont ainsi baissé de 98,2 % à 640 000 dollars, contre 49,8 millions de dollars pour la même période en 2012. Un résultat à nuancer, car les banques déclarent leurs résultats en monnaie locale. En livres syriennes, les bénéfices nets ont augmenté de 591 % à 13,1 milliards de livres syriennes. L’augmentation est largement imputable à la dévaluation, puisque les banques étrangères doivent posséder 40 % de leur capital en devises.
« Les banques libanaises ont volontairement réduit leurs activités dans le pays en diminuant la taille de leurs actifs », explique Freddie Baz, directeur financier et de la stratégie de la Bank Audi. En décembre 2010, le total des actifs de la Bank Audi en Syrie était de 2 milliards de dollars, fin août 2013, il est de 340 millions de dollars, soit 83 % de baisse. Dans un contexte normal, la croissance annuelle des actifs aurait dû être de 600 à 700 millions de dollars, selon les prévisions. « Ce ne sont donc pas des pertes sèches que nous avons subies, mais un manque à gagner sur nos activités », précise Freddie Baz.
Gestion des opérations courantes
En 2012, la Banque centrale avait autorisé les banques à augmenter leurs provisions en Syrie à hauteur de 400 millions de dollars. Cette année, il n’y a pas eu de constitution de nouvelles provisions du fait de la dépréciation de la livre syrienne. « L’essentiel de nos dettes en Syrie sont en livres syriennes, alors que nos provisions sont en dollars », explique Makram Sader, de l’Association des banques au Liban. « Aujourd’hui les banques pourraient en théorie récupérer des provisions et dégager des bénéfices comptables, mais elles ne le feront pas par prudence », précise-t-il.
Malgré la situation, les établissements bancaires libanais ont décidé de rester présents en Syrie. « Nous sommes encore physiquement ouverts dans trois villes : Alep (quelques heures par jour), Damas et Lattaquié », précise Walid Raphaël, de la Banque libano-française dont la priorité est aujourd’hui la sécurité des employés qui gèrent les opérations courantes.
Les activités des banques sont de fait limitées en Syrie par les sanctions internationales imposées par les États-Unis et l’Europe. « Impossible pour nos clients de déplacer leurs dépôts », explique Alain Wanna, directeur général adjoint, responsable des marchés de capitaux et des institutions financières du groupe Byblos Bank. Les filiales syriennes des banques libanaises sont contraintes par l’interdiction pour les banques américaines de traiter avec les banques syriennes à des fins commerciales. Les banques se retrouvent donc avec des clients dont les avoirs ne peuvent pas transiter par le système international, car tout transfert en dollars passe à travers les États-Unis.
Malgré cela, les banques libanaises reconnaissent l’importance du marché syrien : « Ce marché bancaire sera potentiellement très prometteur à moyen et long terme, et nous comptons nous y engager d’une manière significative une fois la crise terminée », explique Saad Azhari, le PDG de la Blom Bank. Pour Makram Sader, « une fois la crise résolue, les banques libanaises auront une occasion en or de participer à la reconstruction ».