Marwan Kassab Bachi, connu sous le prénom de Marwan, aime l’humain. Pour ce peintre syrien de 78 ans, qui figure parmi les artistes arabes les plus célèbres de sa génération et les plus cotés – un de ses tableaux des années 1980 s’est vendu 152 000 dollars chez Christie’s récemment, la chair est une matière à triturer pour mieux transcrire des émotions à “fleur de peau”. En premier lieu, une mélancolie, qui transparaît de ses portraits aux teintes pastel. « La tension nerveuse de ces portraits reflète notre vie intérieure ; leur isolement physique s’accompagne souvent d’un jeu sur leurs mains dans un mouvement qui amplifie leur solitude spirituelle », écrit John Merket dans un article dédié à l’artiste. Né à Damas en 1934, Marwan porte l’héritage de l’expressionnisme européen.
Cette filiation occidentale est la conséquence de l’exil précoce du peintre : Marwan vit depuis 1957 à Berlin, où il a fait ses études et a été longtemps professeur des beaux-arts. L’exil l’a aussi aidé à épurer son art : rien, pas même un décor esquissé, n’arrête le face-à-face entre le modèle et le spectateur. Une façon pour Marwan d’interroger notre subjectivité. Que voyons-nous lorsque nous regardons le visage d’un homme ? Une façon également pour lui de s’interroger sur son art : ses peintures fonctionnent en série, comme une répétition d’un motif dont il fait varier les détails. Dans ce jeu de métamorphoses, le spectateur apprécie l’infime décalage entre deux représentations, ce qui finit par constituer la seule définition de soi-même, aux yeux de ce peintre. C’est peu… C’est déjà beaucoup.
Beirut Exhibition Center, jusqu’au 27 octobre. Tél. : 01/962200,
beirutartcenter.com
Cette filiation occidentale est la conséquence de l’exil précoce du peintre : Marwan vit depuis 1957 à Berlin, où il a fait ses études et a été longtemps professeur des beaux-arts. L’exil l’a aussi aidé à épurer son art : rien, pas même un décor esquissé, n’arrête le face-à-face entre le modèle et le spectateur. Une façon pour Marwan d’interroger notre subjectivité. Que voyons-nous lorsque nous regardons le visage d’un homme ? Une façon également pour lui de s’interroger sur son art : ses peintures fonctionnent en série, comme une répétition d’un motif dont il fait varier les détails. Dans ce jeu de métamorphoses, le spectateur apprécie l’infime décalage entre deux représentations, ce qui finit par constituer la seule définition de soi-même, aux yeux de ce peintre. C’est peu… C’est déjà beaucoup.
Beirut Exhibition Center, jusqu’au 27 octobre. Tél. : 01/962200,
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