Cros Parantoux

Difficile de dire si c’est la réputation d’Henri Jayer qui a rendu le vignoble célèbre ou si c’est la qualité du vignoble qui a aidé ce vigneron à se faire un nom de légende. Quoi qu’il en soit, Cros Parantoux, dont sont produites 3 à 4 000 bouteilles par an, affole les salles de ventes du monde entier : en 2012, des millésimes 1985 se sont vendus 16 645 euros la bouteille lors d’une vente aux enchères.
Comment expliquer qu’un si petit vignoble (1,01 hectare) ait pu accéder à pareil honneur ? Sans doute faut-il y voir la rencontre d’un terroir et d’un homme : Henri Jayer a été pendant des décennies la figure tutélaire de bon nombre de vignerons. Avant de faire son propre vin, il a ainsi longtemps travaillé avec un autre grand vignoble de la région, le Domaine Méo-Camuzet.
En parallèle, Henri Jayer achète dans les années 1950 une parcelle accidentée, formée de blocs de pierre, qu’il devra dynamiter. C’est une parcelle en premier cru, qui porte le nom de Parantoux : elle n’était classée que troisième cuvée au XIXe siècle. À la fin des années 1970, il en démarre la production jusqu’à en faire un vin de légende. Cros Parantoux se caractérise par un sol sableux, pentu, marqué par une forte acidité, qui le distingue des autres vins de Vosne-Romanée. Il est moins velouté, assure la Revue des vins de France. Sa minéralité omniprésente et son potentiel de garde sont ses points forts.
Le millésime 2001 a été le dernier qu’Henri Jayer, décédé en 2006, a lui-même vinifié. Aujourd’hui, Cros Parantoux est élaboré par deux héritiers. D’un côté, Emmanuel Rouget, le neveu d’Henri Jayer, qui a fait ses classes pendant des années auprès de lui. De l’autre, le Domaine Méo-Camuzet, dirigé par Jean-Nicolas Méo, qui a lui aussi fait ses armes au contact d’Henri Jayer et possède une petite partie de Cros Parantoux. Leurs productions sont également très prisées des grands connaisseurs.
Parmi les millésimes de référence, les experts citent souvent les années 1978, 1985, 1990, 1993 et 1999.