MedInvestment Bank, une filiale de BankMed, et Rasmany Younis Motor Company (Rymco) ont annoncé le 5 mars la clôture d’une opération de titrisation d’une partie du stock de véhicules importés par le concessionnaire. Baptisée « Rymco Sec I MSF », cette opération est la première de ce type au Liban et dans la région Mena, selon ses arrangeurs. Le volume global de la transaction s’élève à 15 millions de dollars avec deux classes de titres, assortis d’un taux d’intérêt de 7 %, placés auprès de 35 investisseurs, dont 25 investisseurs individuels. Une période de rechargement de quatre ans permet de financer des actifs supplémentaires, ce qui porterait le total à près de 250 millions de dollars. « Cette transaction nous permet de diversifier nos sources de financement, d’augmenter les liquidités, de renforcer notre bilan et de réduire les ratios d’endettement », souligne le PDG de Rymco, Fayez Rasamny, dans un entretien avec Le Commerce du Levant.
L’opération concerne 800 véhicules Nissan, Infiniti et GMC importés par le concessionnaire, qui ne précise pas quelle part du total de son stock cela représente. « Le stock est acheté par un fonds ad hoc (Special Purpose Vehicle, NDLR) qui émet des titres en contrepartie de cet actif dont la vente assure la rentabilité aux investisseurs. Il s’agit du même principe que pour la titrisation de créances, mais le type de risque n’est pas le même », explique Fayez Rasamny.
Rymco est l’une des premières sociétés libanaises à avoir eu recours à la titrisation, avec quatre opérations de ce type réalisées entre 2005 et 2013 adossées exclusivement jusque-là à son portefeuille de prêts automobiles. La première, arrangée par Middle East Capital Group, représentait 20 millions de dollars. Elle a été suivie de trois opérations structurées par BSec, dont une transaction en 2009 d’un montant de 13,1 millions de dollars, une autre en 2012 d’une valeur de 8,9 millions de dollars et une troisième en 2013, Rymco Drive III, de 7,6 millions de dollars.
« Outre ses avantages financiers, la titrisation permet de bénéficier d’une réduction de l’impôt sur les bénéfices de 15 à 10 %, selon les cas, précise Fayez Rasmany. Ces incitations accordées par la Banque du Liban (BDL) et le ministère des Finances sont partie intégrante de la loi 705 de 2005 sur la titrisation. »
« Les liquidités dégagées à travers ces opérations nous permettent notamment de nous développer à l’étranger. » Rymco détient deux concessions Infiniti au Royaume-Uni et un actionnariat majoritaire dans la concession Nissan en Syrie.
Au Liban, Rymco se lance aussi dans une activité d’“auto detailing”, une sorte d’institut de beauté pour les voitures (polish, pneus, etc.). Et a investi quatre millions de dollars dans deux nouvelles salles d’exposition : l’une à la rue Verdun inaugurée en septembre dernier et l’autre prévue à Dbayé dans six mois.
Si les avantages de la titrisation sont nombreux, les « risques sont, quant à eux, minimes, sauf à encourir une forte chute des ventes ou d’importants défauts de paiement, alors que le taux de recouvrement des créances a toujours été de
100 % », précise Fayez Rasamny. Rymco continue néanmoins d’avoir recours aux banques pour partager avec elles le risque de défaut. « Sur 100 voitures vendues, 50 sont vendues avec des crédits bancaires et 50 sont payées au comptant ou sont vendues à crédit, le portefeuille de créances étant ensuite titrisé », précise le directeur de Rymco.
Renouer avec les profits de 2008
L’inventivité de Rymco en matière financière l’aide à traverser une période difficile pour le marché de l’automobile. La société avait engrangé des profits nets de 10,4 millions de dollars en 2008, un plus haut sur les six dernières années, avant que ces derniers ne chutent de 68 % l’année suivante, puis de 81 % en 2010, pour atteindre un plus bas à 0,4 million de dollars. La profitabilité est remontée à 4,5 millions de dollars en 2013, en baisse toutefois de 12 % sur un an.
« Nous avions renfloué notre stock en 2009 et 2010, encouragés par des ventes exceptionnelles des voitures Nissan Tiida en 2008. Mais le succès escompté n’a pas été au rendez-vous. Pour écouler notre stock, nous avons dû augmenter nos dépenses publicitaires et baisser les marges », explique Fayez Rasamny.
Depuis trois ans, « l’érosion du pouvoir d’achat a largement modifié la structure du marché. Désormais, un tiers des consommateurs se tournent vers des véhicules à moins de 14 000 dollars. Or, nos deux voitures les moins chères, la Sunny et la Micra (Nissan) se vendent à près de 15 000 dollars ».
Pour renouer avec les profits de 2008, il faudra donc « miser sur une amélioration de la situation ou sur le lancement de nouveaux modèles réussis comme la Tiida il y a six ans ou la Pathfinder dans les années 1990. Dans la catégorie low-cost, Nissan a récemment lancé la nouvelle Datsun qu’elle vend actuellement en Inde et dans d’autres pays émergents. Le Liban pourrait figurer bientôt sur la liste des destinataires de ces voitures très abordables ».
En attendant, le seul concessionnaire automobile libanais à être coté en Bourse détenait encore 14,2 % du marché en 2013 (contre 23,3 % en 2009) et 46 % du marché des voitures japonaises, tandis que le cours de son titre a bondi de 32,6 % l’an dernier, enregistrant la meilleure performance de la place de Beyrouth.
L’opération concerne 800 véhicules Nissan, Infiniti et GMC importés par le concessionnaire, qui ne précise pas quelle part du total de son stock cela représente. « Le stock est acheté par un fonds ad hoc (Special Purpose Vehicle, NDLR) qui émet des titres en contrepartie de cet actif dont la vente assure la rentabilité aux investisseurs. Il s’agit du même principe que pour la titrisation de créances, mais le type de risque n’est pas le même », explique Fayez Rasamny.
Rymco est l’une des premières sociétés libanaises à avoir eu recours à la titrisation, avec quatre opérations de ce type réalisées entre 2005 et 2013 adossées exclusivement jusque-là à son portefeuille de prêts automobiles. La première, arrangée par Middle East Capital Group, représentait 20 millions de dollars. Elle a été suivie de trois opérations structurées par BSec, dont une transaction en 2009 d’un montant de 13,1 millions de dollars, une autre en 2012 d’une valeur de 8,9 millions de dollars et une troisième en 2013, Rymco Drive III, de 7,6 millions de dollars.
« Outre ses avantages financiers, la titrisation permet de bénéficier d’une réduction de l’impôt sur les bénéfices de 15 à 10 %, selon les cas, précise Fayez Rasmany. Ces incitations accordées par la Banque du Liban (BDL) et le ministère des Finances sont partie intégrante de la loi 705 de 2005 sur la titrisation. »
« Les liquidités dégagées à travers ces opérations nous permettent notamment de nous développer à l’étranger. » Rymco détient deux concessions Infiniti au Royaume-Uni et un actionnariat majoritaire dans la concession Nissan en Syrie.
Au Liban, Rymco se lance aussi dans une activité d’“auto detailing”, une sorte d’institut de beauté pour les voitures (polish, pneus, etc.). Et a investi quatre millions de dollars dans deux nouvelles salles d’exposition : l’une à la rue Verdun inaugurée en septembre dernier et l’autre prévue à Dbayé dans six mois.
Si les avantages de la titrisation sont nombreux, les « risques sont, quant à eux, minimes, sauf à encourir une forte chute des ventes ou d’importants défauts de paiement, alors que le taux de recouvrement des créances a toujours été de
100 % », précise Fayez Rasamny. Rymco continue néanmoins d’avoir recours aux banques pour partager avec elles le risque de défaut. « Sur 100 voitures vendues, 50 sont vendues avec des crédits bancaires et 50 sont payées au comptant ou sont vendues à crédit, le portefeuille de créances étant ensuite titrisé », précise le directeur de Rymco.
Renouer avec les profits de 2008
L’inventivité de Rymco en matière financière l’aide à traverser une période difficile pour le marché de l’automobile. La société avait engrangé des profits nets de 10,4 millions de dollars en 2008, un plus haut sur les six dernières années, avant que ces derniers ne chutent de 68 % l’année suivante, puis de 81 % en 2010, pour atteindre un plus bas à 0,4 million de dollars. La profitabilité est remontée à 4,5 millions de dollars en 2013, en baisse toutefois de 12 % sur un an.
« Nous avions renfloué notre stock en 2009 et 2010, encouragés par des ventes exceptionnelles des voitures Nissan Tiida en 2008. Mais le succès escompté n’a pas été au rendez-vous. Pour écouler notre stock, nous avons dû augmenter nos dépenses publicitaires et baisser les marges », explique Fayez Rasamny.
Depuis trois ans, « l’érosion du pouvoir d’achat a largement modifié la structure du marché. Désormais, un tiers des consommateurs se tournent vers des véhicules à moins de 14 000 dollars. Or, nos deux voitures les moins chères, la Sunny et la Micra (Nissan) se vendent à près de 15 000 dollars ».
Pour renouer avec les profits de 2008, il faudra donc « miser sur une amélioration de la situation ou sur le lancement de nouveaux modèles réussis comme la Tiida il y a six ans ou la Pathfinder dans les années 1990. Dans la catégorie low-cost, Nissan a récemment lancé la nouvelle Datsun qu’elle vend actuellement en Inde et dans d’autres pays émergents. Le Liban pourrait figurer bientôt sur la liste des destinataires de ces voitures très abordables ».
En attendant, le seul concessionnaire automobile libanais à être coté en Bourse détenait encore 14,2 % du marché en 2013 (contre 23,3 % en 2009) et 46 % du marché des voitures japonaises, tandis que le cours de son titre a bondi de 32,6 % l’an dernier, enregistrant la meilleure performance de la place de Beyrouth.