Après une année 2013 relativement languissante sur le plan économique, liée essentiellement au recul de la production pétrolière et à un contexte politique encore délétère, la croissance au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Mena) devrait reprendre son souffle durant les deux prochaines années. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), elle devrait s’élever à 3,2 % en 2014 et à 4,5 % en 2015, contre 2,2 % en 2013, entraînée par l’augmentation des investissements publics et privés, et la hausse des exportations favorisées par la reprise économique des partenaires commerciaux.
Les risques de ralentissement continuent toutefois de guetter les économies arabes, notamment celles des pays en transition, en raison des faibles progrès accomplis au niveau des réformes durant les périodes complexes, et toujours inachevées, de transition politique. « Le manque de confiance, l’ampleur du chômage, la faible compétitivité et les importants déficits publics continueront de peser sur les perspectives économiques de la région », met ainsi en garde le FMI.
Dans les pays exportateurs de pétrole, les appréhensions sont certes moins exacerbées, mais elles ne sont pas totalement inexistantes. L’activité économique avait ralenti à 2 % l’an dernier, en raison d’une baisse de la demande mondiale de pétrole, de l’augmentation de l’offre aux États-Unis et d’un fort repli de la production pétrolière en Libye. La croissance devrait se rattraper, pour atteindre 3,5 % cette année et 4,6 % en 2015, à la faveur de la reprise mondiale, de la préparation de grands événements internationaux (Exposition universelle 2020 aux Émirats arabes unis, Coupe du monde 2022 au Qatar, etc.) et de la “décompression” des tensions géopolitiques. Le récent accord provisoire entre le groupe P5+1 et l’Iran a atténué le risque de nouvelles perturbations au niveau de l’approvisionnement pétrolier dans la zone, estime le FMI. Mais les perspectives d’une croissance pérenne demeurent entachées des craintes liées à un repli progressif des cours mondiaux de pétrole à moyen terme, en raison de l’autonomie énergétique croissante aux États-Unis. « Les pays du Golfe sont moins menacés qu’on ne le pense par les découvertes outre-Atlantique, car leurs relations commerciales sont désormais plus importantes avec les pays d’Asie qu’avec l’Occident. Le Japon importe 70 % de ses besoins énergétiques des pays du Golfe, contre 30 et 40 % pour la Chine et l’Inde », tempère le directeur du département de recherche de la Byblos Bank Nassib Ghobril. Selon certains analystes, le prix du baril pourrait toutefois tomber à 75 dollars au cours des cinq prochaines années, ce qui affecterait les recettes de l’ensemble des pays producteurs de pétrole – les monarchies du Golfe incluses.
Boom de la Bourse de Dubaï
En attendant, celui-ci continue de pivoter au-dessus de 100 dollars, alimentant les liquidités et les activités de placement. Sur les marchés boursiers, l’euphorie est au rendez-vous depuis au moins 18 mois. L’indice de la Bourse de Dubaï a bondi de plus de 107 % en 2013, et de près de
60 % sur les quatre premiers mois de 2014, grimpant de moins de 1 630 points à plus de 5 300 points sur la période. En parallèle, le Tadawul All Share Index (Tasi), l’indice boursier de la place de Riyad, a progressé de près de 15 % entre janvier et avril, après avoir gagné plus de 25 % sur l’ensemble de l’année 2013, tandis que Abu Dhabi Securities Market General Index a progressé de plus de
20 % depuis le début de l’année et d’environ 57 % sur un an. « Ces pays ont encore deux ou trois belles années devant eux, souligne Georges Abboud, directeur de la banque privée de la BlomInvest. Au Qatar, certaines sociétés paient des dividendes de 6 à 7%. »
Cette effervescence est, en revanche, loin d’être la norme ailleurs dans la région. Faible croissance, pressions inflationnistes, baisse des investissements étrangers et de l’activité touristique, les pays importateurs de pétrole continent de pâtir des retombées des transitions politiques et de l’instabilité ayant suivi la vague de soulèvements populaires dans le monde arabe. En dépit de politiques budgétaire et monétaire accommodantes, le taux de croissance reste en dessous de 3 %, soit la moitié du taux nécessaire pour réduire le taux de chômage élevé et relever les niveaux de vie. Selon le FMI, les économies de ces pays devraient croître en 2014 au même rythme de l’an dernier, soit 2,7 %. Il faudra attendre 2015 pour renouer avec une croissance de 4,2 %.
Les risques de ralentissement continuent toutefois de guetter les économies arabes, notamment celles des pays en transition, en raison des faibles progrès accomplis au niveau des réformes durant les périodes complexes, et toujours inachevées, de transition politique. « Le manque de confiance, l’ampleur du chômage, la faible compétitivité et les importants déficits publics continueront de peser sur les perspectives économiques de la région », met ainsi en garde le FMI.
Dans les pays exportateurs de pétrole, les appréhensions sont certes moins exacerbées, mais elles ne sont pas totalement inexistantes. L’activité économique avait ralenti à 2 % l’an dernier, en raison d’une baisse de la demande mondiale de pétrole, de l’augmentation de l’offre aux États-Unis et d’un fort repli de la production pétrolière en Libye. La croissance devrait se rattraper, pour atteindre 3,5 % cette année et 4,6 % en 2015, à la faveur de la reprise mondiale, de la préparation de grands événements internationaux (Exposition universelle 2020 aux Émirats arabes unis, Coupe du monde 2022 au Qatar, etc.) et de la “décompression” des tensions géopolitiques. Le récent accord provisoire entre le groupe P5+1 et l’Iran a atténué le risque de nouvelles perturbations au niveau de l’approvisionnement pétrolier dans la zone, estime le FMI. Mais les perspectives d’une croissance pérenne demeurent entachées des craintes liées à un repli progressif des cours mondiaux de pétrole à moyen terme, en raison de l’autonomie énergétique croissante aux États-Unis. « Les pays du Golfe sont moins menacés qu’on ne le pense par les découvertes outre-Atlantique, car leurs relations commerciales sont désormais plus importantes avec les pays d’Asie qu’avec l’Occident. Le Japon importe 70 % de ses besoins énergétiques des pays du Golfe, contre 30 et 40 % pour la Chine et l’Inde », tempère le directeur du département de recherche de la Byblos Bank Nassib Ghobril. Selon certains analystes, le prix du baril pourrait toutefois tomber à 75 dollars au cours des cinq prochaines années, ce qui affecterait les recettes de l’ensemble des pays producteurs de pétrole – les monarchies du Golfe incluses.
Boom de la Bourse de Dubaï
En attendant, celui-ci continue de pivoter au-dessus de 100 dollars, alimentant les liquidités et les activités de placement. Sur les marchés boursiers, l’euphorie est au rendez-vous depuis au moins 18 mois. L’indice de la Bourse de Dubaï a bondi de plus de 107 % en 2013, et de près de
60 % sur les quatre premiers mois de 2014, grimpant de moins de 1 630 points à plus de 5 300 points sur la période. En parallèle, le Tadawul All Share Index (Tasi), l’indice boursier de la place de Riyad, a progressé de près de 15 % entre janvier et avril, après avoir gagné plus de 25 % sur l’ensemble de l’année 2013, tandis que Abu Dhabi Securities Market General Index a progressé de plus de
20 % depuis le début de l’année et d’environ 57 % sur un an. « Ces pays ont encore deux ou trois belles années devant eux, souligne Georges Abboud, directeur de la banque privée de la BlomInvest. Au Qatar, certaines sociétés paient des dividendes de 6 à 7%. »
Cette effervescence est, en revanche, loin d’être la norme ailleurs dans la région. Faible croissance, pressions inflationnistes, baisse des investissements étrangers et de l’activité touristique, les pays importateurs de pétrole continent de pâtir des retombées des transitions politiques et de l’instabilité ayant suivi la vague de soulèvements populaires dans le monde arabe. En dépit de politiques budgétaire et monétaire accommodantes, le taux de croissance reste en dessous de 3 %, soit la moitié du taux nécessaire pour réduire le taux de chômage élevé et relever les niveaux de vie. Selon le FMI, les économies de ces pays devraient croître en 2014 au même rythme de l’an dernier, soit 2,7 %. Il faudra attendre 2015 pour renouer avec une croissance de 4,2 %.