
L’once d’or à moins de 1 150 dollars ?
Si les analystes prévoient une stabilité au niveau des prix des matières premières énergétiques, ils anticipent en revanche une poursuite de la baisse du cours de l’or, malgré la hausse observée depuis le début de l’année. L’once d’or avait déjà chuté de 28 % en 2013, à l’ombre de multiples facteurs, dont l’annonce du durcissement monétaire aux États-Unis. Mais les récentes tensions géopolitiques et les propos “modérés” de la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yallen, concernant la politique monétaire américaine auraient contribué à une inversion de la tendance. Le prix de l’once a gagné plus de 7 % depuis le début de l’année, grimpant d’environ 1 200 dollars en janvier à 1 285 dollars début mai. « Mais nos prévisions demeurent négatives d’ici à la fin 2014 tant que le resserrement monétaire aux États-Unis est maintenu et que la date prévue pour la hausse des taux américains n’est pas retardée », souligne la conseillère en investissement au Crédit Agricole Suisse. Pour Tarek el-Ahdab, de l’Arab Finance Corporation (AFC), « il s’agit plus globalement de la fin d’une phase haussière ayant duré près de 17 ans, entre 1995 et 2012 ». « La perspective à terme est vers une consolidation des prix, voire un repli », dit-il. Selon la HSBC, les pronostics baissiers à court terme sont justifiés par plusieurs facteurs : baisse des craintes concernant l’inflation, hausse du niveau de confiance, recul des liquidités, appréciation anticipée du billet vert et fortes rémunérations sur le marché boursier. « L’or est une valeur refuge vers laquelle se tournent les investisseurs en temps de crise ou de dépréciation monétaire », souligne Peter Yeates. En cas de repli, le prix de l’once ne devrait toutefois pas enfoncer le seuil de 1 100-1 150 dollars, estime de son côté Georges Abboud, directeur de la banque privée de la BlomInvest, selon lequel le coût de production actuel de l’or se situe plus ou moins dans cet intervalle.
Parmi les autres métaux, le prix du cuivre et celui de la platine devraient, en revanche, progresser, estiment les analystes, à la faveur d’une légère augmentation de la demande en Chine, après la chute des stocks du pays en métaux industriels.
Enfin, les matières premières agricoles continueront à attirer des investisseurs, en dépit des oscillations sur le marché, estiment certains. « Cela est dû à la croissance continue de la consommation alimentaire mondiale, et par conséquent des prix des produits agricoles », souligne Peter Yeates. « Mais la HSBC n’investit pas dans ce type de produits en raison de la forte volatilité liée aux risques non systémiques qui caractérisent le marché », ajoute-t-il.
