À 50 ans, Donna Tartt est l’auteur de trois romans, que la critique salue comme des chefs-d’œuvre. “Le chardonneret” est son coup de maître. Beaucoup y ont d’ailleurs vu un nouveau Dickens, dans ce cas mâtiné d’Harry Potter et d’un rien du “Roman avec cocaïne”, le très bel opuscule de Mark Levi (1934).
“Le chardonneret” est d’abord le titre d’un tableau du peintre hollandais Carel Fabritius, élève de Rembrandt et maître de Veermer. Theo Decker, 13 ans, héros et narrateur du roman, le découvre dans une salle du Metropolitan Museum quelques minutes avant qu’un attentat ne tue sa mère qui l’accompagnait. Parmi les gravas, quand il refait surface, Theo entend la prière d’un vieil homme agonisant, qui l’exhorte à s’emparer du tableau, pour le protéger. Ballotté par le destin, passant d’une famille d’accueil à la maison de son père, de Vegas à New York, Theo est captif de son traumatisme et de “ce secret”, cette miniature sur bois, qui l’accompagne partout mais qu’il n’ose quasiment jamais contempler.
Interrogé par Le Figaro sur les raisons qui l’ont poussé à choisir “Le chardonneret”, une peinture représentant un oiseau peint, la patte attachée, pour qu’il ne puisse s’échapper, comme fil rouge du roman, Donna Tartt répondait : « Depuis le jour où je l’ai découvert, j’ai pensé tous les jours à ce tableau pendant des années. Il m’obsédait. » Pour Theo aussi, ce tableau donne sens à sa vie en même temps qu’il l’attache d’un poids lourd à porter : la culpabilité de l’avoir volé, celle aussi d’avoir survécu à sa mère dans l’attentat.
Faux polar ou vrai roman philosophique, ce roman répète que la vie est un cloaque sordide dont il faut tenter de se dépêtrer. Mais c’est aussi un beau roman sur l’amitié, le destin et l’inexplicable beauté du monde, qu’on découvre parfois dans le chatoiement d’un tableau. Au final, c’est ce même dégoût de la vie qui lui donne tout son prix.
Donna Tartt, “Le chardonneret”, Plon, “Feux croisés”, 790 pages,
31 dollars.
“Le chardonneret” est d’abord le titre d’un tableau du peintre hollandais Carel Fabritius, élève de Rembrandt et maître de Veermer. Theo Decker, 13 ans, héros et narrateur du roman, le découvre dans une salle du Metropolitan Museum quelques minutes avant qu’un attentat ne tue sa mère qui l’accompagnait. Parmi les gravas, quand il refait surface, Theo entend la prière d’un vieil homme agonisant, qui l’exhorte à s’emparer du tableau, pour le protéger. Ballotté par le destin, passant d’une famille d’accueil à la maison de son père, de Vegas à New York, Theo est captif de son traumatisme et de “ce secret”, cette miniature sur bois, qui l’accompagne partout mais qu’il n’ose quasiment jamais contempler.
Interrogé par Le Figaro sur les raisons qui l’ont poussé à choisir “Le chardonneret”, une peinture représentant un oiseau peint, la patte attachée, pour qu’il ne puisse s’échapper, comme fil rouge du roman, Donna Tartt répondait : « Depuis le jour où je l’ai découvert, j’ai pensé tous les jours à ce tableau pendant des années. Il m’obsédait. » Pour Theo aussi, ce tableau donne sens à sa vie en même temps qu’il l’attache d’un poids lourd à porter : la culpabilité de l’avoir volé, celle aussi d’avoir survécu à sa mère dans l’attentat.
Faux polar ou vrai roman philosophique, ce roman répète que la vie est un cloaque sordide dont il faut tenter de se dépêtrer. Mais c’est aussi un beau roman sur l’amitié, le destin et l’inexplicable beauté du monde, qu’on découvre parfois dans le chatoiement d’un tableau. Au final, c’est ce même dégoût de la vie qui lui donne tout son prix.
Donna Tartt, “Le chardonneret”, Plon, “Feux croisés”, 790 pages,
31 dollars.