Dans son dernier livre paru en arabe aux éditions Annahar sous le titre “Les risques financiers au Liban, les moyens de les éviter existent toujours”, le président du groupe Blom Bank, Naaman Azhari, propose de consacrer les recettes du gaz offshore à la réduction de la dette publique.
Votre livre évoque les risques financiers que court le Liban. Quels sont-ils ?
Le plus grand risque est un éventuel scénario qui affecterait dramatiquement, comme cela a été le cas en Grèce en 2010, le niveau de vie des salariés en particulier et des classes moyenne et pauvre en général. La Grèce a été sauvée in extremis grâce au soutien financier de l’Union européenne, alors que le Liban ne peut plus compter manifestement sur un “Paris IV”.
Le refus d’approuver une hausse des salaires à défaut de trouver le moyen de la financer prouve que la classe politique est consciente de ce risque.
Si l’aggravation peut être évitée, en revanche une amélioration du ratio dette/PIB est tributaire d’une croissance soutenue qui est peu probable dans la situation actuelle de stagnation économique et d’instabilité sécuritaire.
Les moyens d’éviter les risques financiers majeurs existent donc toujours, mais ces derniers s’amenuisent et sont désormais de plus en plus coûteux.
Quels moyens préconisez-vous ?
Je propose notamment de modifier la constitution par un vote à la majorité des deux tiers pour rendre obligatoire l’allocation des recettes nettes du gaz offshore que le Liban devrait exploiter un jour – malgré le retard accumulé – au remboursement de la dette publique afin de la réduire à 60 % du PIB, contre 145 % actuellement.
Ces recettes gazières ne devraient-elles pas plutôt être investies dans le développement de secteurs à fort potentiel de croissance plutôt qu’à rembourser les banques qui sont les principales bénéficiaires des intérêts de la dette publique ?
Cette affirmation revient à considérer que l’industrie pharmaceutique a intérêt à la propagation des maladies pour vendre plus de médicaments... Les banques ne sont ni machiavéliques ni stupides. Leur intérêt est que leur plus gros débiteur assainisse le plus vite possible sa situation financière.
Vous évoquez la résilience du secteur bancaire et de la situation monétaire au Liban. Est-elle infinie?
Le système bancaire a réussi à préserver la stabilité financière du Liban durant les deux dernières décennies, en dépit de plusieurs périodes critiques sur le plan politique ou sécuritaire. Je n’ai donc aucun doute sur sa capacité à poursuivre sur la même voie, d’autant plus que les réserves en devises et en or de la Banque du Liban n’ont cessé d’augmenter ces dernières années pour avoisiner les 50 milliards de dollars.
Le plus grand risque est un éventuel scénario qui affecterait dramatiquement, comme cela a été le cas en Grèce en 2010, le niveau de vie des salariés en particulier et des classes moyenne et pauvre en général. La Grèce a été sauvée in extremis grâce au soutien financier de l’Union européenne, alors que le Liban ne peut plus compter manifestement sur un “Paris IV”.
Le refus d’approuver une hausse des salaires à défaut de trouver le moyen de la financer prouve que la classe politique est consciente de ce risque.
Si l’aggravation peut être évitée, en revanche une amélioration du ratio dette/PIB est tributaire d’une croissance soutenue qui est peu probable dans la situation actuelle de stagnation économique et d’instabilité sécuritaire.
Les moyens d’éviter les risques financiers majeurs existent donc toujours, mais ces derniers s’amenuisent et sont désormais de plus en plus coûteux.
Quels moyens préconisez-vous ?
Je propose notamment de modifier la constitution par un vote à la majorité des deux tiers pour rendre obligatoire l’allocation des recettes nettes du gaz offshore que le Liban devrait exploiter un jour – malgré le retard accumulé – au remboursement de la dette publique afin de la réduire à 60 % du PIB, contre 145 % actuellement.
Ces recettes gazières ne devraient-elles pas plutôt être investies dans le développement de secteurs à fort potentiel de croissance plutôt qu’à rembourser les banques qui sont les principales bénéficiaires des intérêts de la dette publique ?
Cette affirmation revient à considérer que l’industrie pharmaceutique a intérêt à la propagation des maladies pour vendre plus de médicaments... Les banques ne sont ni machiavéliques ni stupides. Leur intérêt est que leur plus gros débiteur assainisse le plus vite possible sa situation financière.
Vous évoquez la résilience du secteur bancaire et de la situation monétaire au Liban. Est-elle infinie?
Le système bancaire a réussi à préserver la stabilité financière du Liban durant les deux dernières décennies, en dépit de plusieurs périodes critiques sur le plan politique ou sécuritaire. Je n’ai donc aucun doute sur sa capacité à poursuivre sur la même voie, d’autant plus que les réserves en devises et en or de la Banque du Liban n’ont cessé d’augmenter ces dernières années pour avoisiner les 50 milliards de dollars.