Le gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé détaille les grands axes de sa politique de régulation et fait le point avec Le Commerce du Levant sur les forces et les faiblesses d’un secteur bancaire qui affiche toujours des signes de vigueur contracyclique.
Le bilan du secteur bancaire ne cesse de progresser en dépit de la dégradation croissante de la crise géopolitique régionale et du ralentissement économique national. Quels facteurs pourraient menacer cette “résilience” ?
Le secteur bancaire libanais démontre de vrais signes de solidité : les dépôts ont augmenté de 6 % en moyenne ces dernières années, ce qui se traduit par un niveau légèrement positif de la balance des paiements ; les banques sont fortement capitalisées, avec un coefficient de solvabilité moyen de 10 % pour le “Core Tier 1”, soit un ratio supérieur de trois points aux normes Bâle III ; et le ratio de liquidité moyen reste supérieur à 30 % des dépôts. Ces paramètres sont un gage de crédibilité pour les marchés et permettent aux banques libanaises de se prémunir contre des retraits éventuels. Les indicateurs monétaires sont également rassurants et la parité de la livre avec le dollar reste en dessous du prix d’intervention de la Banque centrale.
Au final, les seuls risques qui pèsent sur le secteur sont de nature exogène : ils sont liés à la situation politique et sécuritaire. Mais, là encore, notre histoire économique récente a montré que le secteur a toujours su convaincre le marché de sa capacité à surmonter des chocs de ce type.
Pourtant le secteur bancaire reste le principal souscripteur d’une dette publique qui ne cesse de s’apprécier par rapport à un PIB stagnant, et l’endettement privé est également en forte hausse. N’y a-t-il pas des risques d’emballement ?
La Banque du Liban (BDL) a toujours appelé à une certaine rigueur dans la tenue des comptes publics, sans parler de la nécessité de voter un budget… L’augmentation du poids de la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB) confirme la nécessité de réformes structurelles. Néanmoins, les marchés sont davantage attentifs au niveau des flux entrants au Liban qu’au budget en lui-même. Or ces flux suffisent largement à satisfaire la demande libanaise. Il suffit d’observer l’évolution des taux d’intérêt sur le marché de la dette : malgré la dégradation budgétaire, ils ont légèrement reculé et reflètent à mon sens une réalité qui correspond à une meilleure notation que celles que lui ont attribuée les principales agences.
Quant à l’endettement privé, le fait qu’il excède le niveau du PIB n’est pas en soi préoccupant dans la mesure où il n’a pas créé un effet de levier supérieur à 10-12 fois le capital des banques qui ont en outre constitué un niveau de provisions globalement acceptable par rapport au volume des crédits. Au total, les engagements auprès des secteurs public et privé ne dépassent pas les deux tiers des liquidités des banques : il n’y a donc aucun signe de formation d’une bulle.
Pourquoi avoir émis, fin août, une nouvelle circulaire encadrant plus strictement les conditions d’octroi des crédits à la consommation ?
L’objectif principal de ces amendements, qui augmentent notamment les provisions allouées à ce type de crédits, est de préserver le pouvoir d’achat des ménages : d’après nos estimations, ceux-ci consacrent désormais la moitié de leurs revenus au remboursement de crédits (habitat inclus). Il fallait donc introduire un peu plus de discipline dans ce segment.
Le Fonds monétaire international (FMI) signale l’augmentation régulière des certificats de dépôt émis par la BDL dans la structuration de la dette publique. Cette pratique ne pèse-t-elle pas sur votre bilan ?
L’article 70 du code de la monnaie et du crédit stipule que la Banque centrale doit maintenir la stabilité de la monnaie, des crédits et des taux d’intérêt. Nous utilisons tous les moyens nécessaires pour assurer cette mission. De plus, les certificats de dépôt correspondent à des engagements entre les banques et la BDL qui ne les utilise pas à des fins de crédit. Quant à notre bilan, il reste bénéficiaire.
Depuis quelques années, les banques libanaises cherchent à s’imposer comme des champions régionaux. Cette stratégie vous semble-t-elle pertinente à l’aune des crises géopolitiques récentes ?
La BDL a autorisé les banques libanaises à affecter des ressources pouvant aller jusqu’à la moitié de leur fonds propres dans leurs opérations à l’étranger : aujourd’hui, ces dernières pèsent environ 20 % du bilan des banques qui se sont externalisées. Cette stratégie reste d’autant plus pertinente à long terme que le secteur a pu rassurer les marchés sur sa capacité à augmenter ses opérations à l’étranger sans que cela n’affecte ses actifs ou son activité de crédit. Les banques libanaises ont ainsi réussi à surmonter les multiples crises qui ont eu lieu depuis le début des printemps arabes. C’est le cas en Syrie où elles ont réduit significativement leur exposition et constitué les réserves nécessaires pour diminuer le risque de défauts. De même, elles ont également surmonté les crises spécifiques qu’ont connu Chypre, l’Égypte et la Turquie et désormais l’Irak.
Quels vont être les prochains chantiers prioritaires en matière de régulation du secteur ?
D’abord le renforcement de la protection des consommateurs avec la création prochaine d’un département dédié au sein de la Commission de contrôle des banques (CCB). Il sera notamment chargé de vérifier que les moyens techniques et humains consacrés à l’information et à la transparence de l’activité vis-à-vis de la clientèle sont suffisants. Dans la même optique, la CCB continuera de s’assurer que les institutions bancaires fournissent les efforts adéquats en matière de protection de leurs systèmes d’information et moyens de paiement numériques, qui doivent nécessairement passer par notre plate-forme sécurisée (SITI) qui complète le réseau Swift (voir Le Commerce du Levant n° 5650).
Nous souhaitons ensuite institutionnaliser les anticipations en termes de stabilité financière à travers la création d’un département qui sera chargé d’établir continuellement des projections sur les risques pesant sur les banques.
Les nouvelles règles internationales ou étrangères en matière de transparence financière et de lutte contre les paradis fiscaux ébranlent-ils le dogme du secret bancaire ?
Nous avons pris les dispositions juridiques nécessaires pour que le secteur bancaire reste intégré au système financier international : le secret bancaire n’a pas vocation à abriter des opérations illégales. Sur le plan réglementaire, nous avons déjà pris toutes les mesures nécessaires pour obliger les établissements locaux à se conformer aux lois internationales et pris des initiatives pour encadrer plus strictement certaines activités comme celle des hawalas (NDLR : un système non bancaire de transferts de fonds). Trois projets de loi portant respectivement sur les transferts de fonds, le financement du terrorisme et les échanges d’informations relatives aux enquêtes d’évasion fiscale sont en attente au Parlement. Au niveau du secteur, les banques libanaises appliquent déjà la loi américaine Fatca (voir la Revue fiscale libanaise, 1er semestre 2014) et attendent le vote des lois pour se mettre en conformité avec le système d’échange d’informations adopté par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Quant au nouveau projet de loi en cours de discussion au Congrès US, il ne devrait pas changer la situation libanaise dans la mesure où nous avons pris depuis longtemps toutes les mesures nécessaires pour faciliter la coopération sur ce sujet et encadrer les activités des banques avec leurs correspondants à l’étranger.
Les discussions parlementaires actuelles autour du financement de la nouvelle grille des salaires de la fonction publique laissent entrevoir la possibilité d’une contribution fiscale spécifique du secteur bancaire, qu’en pensez-vous ?
Ce sujet est du ressort du ministère des Finances, pas de la BDL. À titre personnel, je ne suis néanmoins pas opposé au principe même d’une taxation supplémentaire dans ce cadre : partout dans le monde, la taxation des dépôts a tendance à augmenter. Ce n’est pas nécessairement un handicap tant que cette hausse reste calibrée par rapport à la concurrence internationale.
Quel bilan d’étape pouvez-vous dresser des deux plans de relance successifs mis en œuvre par la BDL en 2013 et 2014 ?
La Banque centrale a injecté 800 millions de dollars, puis 1,46 milliard en 2014 (NDLR : dont environ 200 millions de reports de l’enveloppe de 2013) pour soutenir la demande interne dans cette conjoncture difficile. Les banques ont bénéficié de ces fonds à un taux d’intérêt réduit (1 %) avant de les redistribuer à travers des crédits au taux maximal de 6 %. De nombreux secteurs en ont profité, comme l’habitat, avec la construction d’environ 100 000 logements ; mais aussi les petites et moyennes entreprises ou des projets en lien avec l’environnement.
Pourquoi l’essentiel de ces fonds ont-ils bénéficié à l’immobilier ? N’aurait-il pas été préférable d’orienter leur allocation vers des secteurs plus productifs ?
Notre politique ne ciblait pas spécifiquement un certain type de secteur : c’est la demande qui a déterminé l’affectation des fonds vers le logement et la construction en priorité, même si de nombreux crédits ont été accordés à d’autres secteurs productifs. Notre politique consiste à mettre à disposition des liquidités lorsqu’il y a des besoins sans pour autant créer de l’inflation. Ce n’est pas le rôle de la BDL de diriger les marchés.
La circulaire 331 de la BDL a été très bien accueillie par le secteur de l’économie numérique, mais est-ce le rôle des banques de prendre des participations au capital de sociétés ?
La circulaire 331 est un exemple d’ingénierie de garantie créée par la BDL pour soutenir les secteurs productifs. Elle permet aux banques d’investir, dans des fonds d’investissement ou directement dans des start-up qui œuvrent dans le secteur de l’économie créative à travers un mécanisme de garantie à 75 % des sommes investies. Ce secteur a été ciblé en particulier pour son potentiel en création d’emplois et sa capacité d’entraînement sur les autres secteurs productifs. Les banques ont très bien accueilli ce projet et certaines ont constitué des équipes spécialisées sur ce type d’investissements. Sur les 400 millions de dollars prévus, environ 100 millions ont déjà été alloués à des projets qui bénéficieront de la garantie centrale une fois que les investissements seront effectifs.
Le secteur bancaire libanais démontre de vrais signes de solidité : les dépôts ont augmenté de 6 % en moyenne ces dernières années, ce qui se traduit par un niveau légèrement positif de la balance des paiements ; les banques sont fortement capitalisées, avec un coefficient de solvabilité moyen de 10 % pour le “Core Tier 1”, soit un ratio supérieur de trois points aux normes Bâle III ; et le ratio de liquidité moyen reste supérieur à 30 % des dépôts. Ces paramètres sont un gage de crédibilité pour les marchés et permettent aux banques libanaises de se prémunir contre des retraits éventuels. Les indicateurs monétaires sont également rassurants et la parité de la livre avec le dollar reste en dessous du prix d’intervention de la Banque centrale.
Au final, les seuls risques qui pèsent sur le secteur sont de nature exogène : ils sont liés à la situation politique et sécuritaire. Mais, là encore, notre histoire économique récente a montré que le secteur a toujours su convaincre le marché de sa capacité à surmonter des chocs de ce type.
Pourtant le secteur bancaire reste le principal souscripteur d’une dette publique qui ne cesse de s’apprécier par rapport à un PIB stagnant, et l’endettement privé est également en forte hausse. N’y a-t-il pas des risques d’emballement ?
La Banque du Liban (BDL) a toujours appelé à une certaine rigueur dans la tenue des comptes publics, sans parler de la nécessité de voter un budget… L’augmentation du poids de la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB) confirme la nécessité de réformes structurelles. Néanmoins, les marchés sont davantage attentifs au niveau des flux entrants au Liban qu’au budget en lui-même. Or ces flux suffisent largement à satisfaire la demande libanaise. Il suffit d’observer l’évolution des taux d’intérêt sur le marché de la dette : malgré la dégradation budgétaire, ils ont légèrement reculé et reflètent à mon sens une réalité qui correspond à une meilleure notation que celles que lui ont attribuée les principales agences.
Quant à l’endettement privé, le fait qu’il excède le niveau du PIB n’est pas en soi préoccupant dans la mesure où il n’a pas créé un effet de levier supérieur à 10-12 fois le capital des banques qui ont en outre constitué un niveau de provisions globalement acceptable par rapport au volume des crédits. Au total, les engagements auprès des secteurs public et privé ne dépassent pas les deux tiers des liquidités des banques : il n’y a donc aucun signe de formation d’une bulle.
Pourquoi avoir émis, fin août, une nouvelle circulaire encadrant plus strictement les conditions d’octroi des crédits à la consommation ?
L’objectif principal de ces amendements, qui augmentent notamment les provisions allouées à ce type de crédits, est de préserver le pouvoir d’achat des ménages : d’après nos estimations, ceux-ci consacrent désormais la moitié de leurs revenus au remboursement de crédits (habitat inclus). Il fallait donc introduire un peu plus de discipline dans ce segment.
Le Fonds monétaire international (FMI) signale l’augmentation régulière des certificats de dépôt émis par la BDL dans la structuration de la dette publique. Cette pratique ne pèse-t-elle pas sur votre bilan ?
L’article 70 du code de la monnaie et du crédit stipule que la Banque centrale doit maintenir la stabilité de la monnaie, des crédits et des taux d’intérêt. Nous utilisons tous les moyens nécessaires pour assurer cette mission. De plus, les certificats de dépôt correspondent à des engagements entre les banques et la BDL qui ne les utilise pas à des fins de crédit. Quant à notre bilan, il reste bénéficiaire.
Depuis quelques années, les banques libanaises cherchent à s’imposer comme des champions régionaux. Cette stratégie vous semble-t-elle pertinente à l’aune des crises géopolitiques récentes ?
La BDL a autorisé les banques libanaises à affecter des ressources pouvant aller jusqu’à la moitié de leur fonds propres dans leurs opérations à l’étranger : aujourd’hui, ces dernières pèsent environ 20 % du bilan des banques qui se sont externalisées. Cette stratégie reste d’autant plus pertinente à long terme que le secteur a pu rassurer les marchés sur sa capacité à augmenter ses opérations à l’étranger sans que cela n’affecte ses actifs ou son activité de crédit. Les banques libanaises ont ainsi réussi à surmonter les multiples crises qui ont eu lieu depuis le début des printemps arabes. C’est le cas en Syrie où elles ont réduit significativement leur exposition et constitué les réserves nécessaires pour diminuer le risque de défauts. De même, elles ont également surmonté les crises spécifiques qu’ont connu Chypre, l’Égypte et la Turquie et désormais l’Irak.
Quels vont être les prochains chantiers prioritaires en matière de régulation du secteur ?
D’abord le renforcement de la protection des consommateurs avec la création prochaine d’un département dédié au sein de la Commission de contrôle des banques (CCB). Il sera notamment chargé de vérifier que les moyens techniques et humains consacrés à l’information et à la transparence de l’activité vis-à-vis de la clientèle sont suffisants. Dans la même optique, la CCB continuera de s’assurer que les institutions bancaires fournissent les efforts adéquats en matière de protection de leurs systèmes d’information et moyens de paiement numériques, qui doivent nécessairement passer par notre plate-forme sécurisée (SITI) qui complète le réseau Swift (voir Le Commerce du Levant n° 5650).
Nous souhaitons ensuite institutionnaliser les anticipations en termes de stabilité financière à travers la création d’un département qui sera chargé d’établir continuellement des projections sur les risques pesant sur les banques.
Les nouvelles règles internationales ou étrangères en matière de transparence financière et de lutte contre les paradis fiscaux ébranlent-ils le dogme du secret bancaire ?
Nous avons pris les dispositions juridiques nécessaires pour que le secteur bancaire reste intégré au système financier international : le secret bancaire n’a pas vocation à abriter des opérations illégales. Sur le plan réglementaire, nous avons déjà pris toutes les mesures nécessaires pour obliger les établissements locaux à se conformer aux lois internationales et pris des initiatives pour encadrer plus strictement certaines activités comme celle des hawalas (NDLR : un système non bancaire de transferts de fonds). Trois projets de loi portant respectivement sur les transferts de fonds, le financement du terrorisme et les échanges d’informations relatives aux enquêtes d’évasion fiscale sont en attente au Parlement. Au niveau du secteur, les banques libanaises appliquent déjà la loi américaine Fatca (voir la Revue fiscale libanaise, 1er semestre 2014) et attendent le vote des lois pour se mettre en conformité avec le système d’échange d’informations adopté par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Quant au nouveau projet de loi en cours de discussion au Congrès US, il ne devrait pas changer la situation libanaise dans la mesure où nous avons pris depuis longtemps toutes les mesures nécessaires pour faciliter la coopération sur ce sujet et encadrer les activités des banques avec leurs correspondants à l’étranger.
Les discussions parlementaires actuelles autour du financement de la nouvelle grille des salaires de la fonction publique laissent entrevoir la possibilité d’une contribution fiscale spécifique du secteur bancaire, qu’en pensez-vous ?
Ce sujet est du ressort du ministère des Finances, pas de la BDL. À titre personnel, je ne suis néanmoins pas opposé au principe même d’une taxation supplémentaire dans ce cadre : partout dans le monde, la taxation des dépôts a tendance à augmenter. Ce n’est pas nécessairement un handicap tant que cette hausse reste calibrée par rapport à la concurrence internationale.
Quel bilan d’étape pouvez-vous dresser des deux plans de relance successifs mis en œuvre par la BDL en 2013 et 2014 ?
La Banque centrale a injecté 800 millions de dollars, puis 1,46 milliard en 2014 (NDLR : dont environ 200 millions de reports de l’enveloppe de 2013) pour soutenir la demande interne dans cette conjoncture difficile. Les banques ont bénéficié de ces fonds à un taux d’intérêt réduit (1 %) avant de les redistribuer à travers des crédits au taux maximal de 6 %. De nombreux secteurs en ont profité, comme l’habitat, avec la construction d’environ 100 000 logements ; mais aussi les petites et moyennes entreprises ou des projets en lien avec l’environnement.
Pourquoi l’essentiel de ces fonds ont-ils bénéficié à l’immobilier ? N’aurait-il pas été préférable d’orienter leur allocation vers des secteurs plus productifs ?
Notre politique ne ciblait pas spécifiquement un certain type de secteur : c’est la demande qui a déterminé l’affectation des fonds vers le logement et la construction en priorité, même si de nombreux crédits ont été accordés à d’autres secteurs productifs. Notre politique consiste à mettre à disposition des liquidités lorsqu’il y a des besoins sans pour autant créer de l’inflation. Ce n’est pas le rôle de la BDL de diriger les marchés.
La circulaire 331 de la BDL a été très bien accueillie par le secteur de l’économie numérique, mais est-ce le rôle des banques de prendre des participations au capital de sociétés ?
La circulaire 331 est un exemple d’ingénierie de garantie créée par la BDL pour soutenir les secteurs productifs. Elle permet aux banques d’investir, dans des fonds d’investissement ou directement dans des start-up qui œuvrent dans le secteur de l’économie créative à travers un mécanisme de garantie à 75 % des sommes investies. Ce secteur a été ciblé en particulier pour son potentiel en création d’emplois et sa capacité d’entraînement sur les autres secteurs productifs. Les banques ont très bien accueilli ce projet et certaines ont constitué des équipes spécialisées sur ce type d’investissements. Sur les 400 millions de dollars prévus, environ 100 millions ont déjà été alloués à des projets qui bénéficieront de la garantie centrale une fois que les investissements seront effectifs.
Les crédits à la consommation davantage encadrés La BDL a établi, fin août, de nouvelles conditions relatives à l’octroi de crédits bancaires à la consommation. Sa circulaire intermédiaire n° 369 modifie ainsi le cadre défini par la circulaire n° 81 du 21 février 2001 en instaurant des plafonds plus stricts en termes de volumes et de conditions de remboursement des prêts au logement, des prêts à la consommation (dont les crédits automobiles et étudiants) et des crédits renouvelables. À compter du 1er octobre 2014, le montant des crédits au logement ou automobiles ne doit pas dépasser 75 % de la valeur du bien concerné. Le remboursement des prêts de détail est, lui, limité à 45 % (35 % pour le crédit logement) du revenu mensuel du ménage. La circulaire publiée au Journal officiel du 4 septembre renforce également les exigences de couverture du risque afférente à ce type de crédit. Les banques doivent ainsi constituer des provisions spécifiques pour les crédits à la consommation pour faire face à d’éventuelles difficultés de remboursement. Ces provisions seront calculées sur la base du solde net du crédit déduit de la garantie en espèces pour les prêts au logement et les autres prêts aux particuliers (60 % de la garantie sur le foncier). Ces provisions sont à déduire des provisions générales portant sur l’ensemble du portefeuille de crédits. Devant être équivalentes à 2 % du portefeuille à la fin de 2014, ces provisions générales doivent ensuite s’apprécier annuellement d’environ 0,5 % du portefeuille sur les six années suivantes. |