Confrontées à la guerre qui ravage la Syrie depuis trois ans, les sept banques libanaises ou à capitaux libanais qui opèrent toujours dans le pays – la Bank Audi, la Bemo, la Banque libano-française, la Blom Bank, la Byblos Bank, la Fransabank et la First National Bank – ont choisi de limiter leurs activités à des opérations courantes dans les zones où elles n’ont pas été contraintes de fermer leurs agences. « Nos agences en Syrie sont toutes opérationnelles, à l’exception de celles de Homs, et appliquent toutes les mesures de rigueur et de prudence dans l’exercice de leurs activités », témoigne Adel Kassar, vice-PDG de la Fransabank. Ce, dans le plus grand respect des sanctions internationales prises à l’encontre de Damas – notamment le gel des avoirs gouvernementaux et l’absence de coopération avec sa Banque centrale – tiennent à préciser l’ensemble des responsables interrogés. Reste que la conjonction entre les contraintes sécuritaires et la stratégie prudentielle adoptée en conséquence s’est naturellement traduite par une nette diminution des actifs depuis le début du conflit. « Fin 2010, le total de nos actifs en Syrie se situait aux alentours de 2 milliards de dollars. Ils sont désormais tombés à 348 millions de dollars à la fin du premier semestre, soit moins de 1 % des actifs consolidés. Nous avions constitué les provisions nécessaires pour absorber les premiers chocs et couvrir d’éventuelles pertes », explique Freddie Baz, directeur financier et de la stratégie de la Bank Audi.
La tendance à la contraction de l’activité s’est très légèrement inversée au premier semestre 2014. Selon la Commission syrienne pour les marchés financiers et les titres (SCFMS en anglais) citée par le bulletin de conjoncture hebdomadaire du Crédit libanais, les actifs consolidés des branches syriennes de six de ces sept banques libanaises (à l’exception de la Fransabank) ont augmenté de 8,7 % sur le semestre, à 389 milliards de livres syriennes ; monnaie dans laquelle ces institutions préfèrent communiquer leurs résultats. Mais en tenant compte de la dépréciation continue de la livre syrienne et sur la base du taux de change de fin d’année 2013 avec le dollar (141,80 SYP/1 USD), cette progression n’est plus que de 2,8 %. C’est surtout du côté de la rentabilisation de cette activité que le bât blesse, même si dans la majorité des cas elle demeure encore au rendez-vous : selon la monnaie dans laquelle ils sont calculés, les bénéfices consolidés des filiales syriennes ont décru respectivement de 69 %, à 2,89 milliards de livres, et de 77 % à 19,3 millions de dollars sur les six premiers mois de l’année. Selon la SCFMS, c’est la filiale de la Bank Audi qui, avec 9 millions de dollars, a généré le plus de profits suivie par la Bemo Saudi Fransi (8,8 millions de dollars), la Banque de Syrie et d’outre-mer (filiale de la Blom Bank, 3,6 millions de dollars), la Sharq Bank (groupe BLF, 2,5 millions de dollars) et la branche syrienne de la Byblos Bank (1,1 million de dollars). La Syria Gulf Bank, où la First National Bank a une participation minoritaire, est la seule à avoir communiqué un résultat déficitaire en fin de semestre (-5,8 millions de dollars). De son côté, la Fransabank a annoncé 8,6 millions de dollars de profits à fin juin 2014.
Quoi qu’il en soit, aucune menace significative ne pèse pour les banques si la situation venait à se dégrader davantage : « La plus grande partie du portefeuille reste libellée en livres syriennes et ne représente plus grand-chose par rapport à la taille des banques libanaises », assure Saad Azhari, PDG de la Blom Bank. Aucune raison, donc, pour les banques présentes de renoncer au résidu de leur clientèle locale ni à leurs ambitions à plus long terme : « En restant, nous serons aux premières loges pour financer l’effort de reconstruction de la Syrie évalué a minima à 200 milliards de dollars », confie Freddie Baz.
La tendance à la contraction de l’activité s’est très légèrement inversée au premier semestre 2014. Selon la Commission syrienne pour les marchés financiers et les titres (SCFMS en anglais) citée par le bulletin de conjoncture hebdomadaire du Crédit libanais, les actifs consolidés des branches syriennes de six de ces sept banques libanaises (à l’exception de la Fransabank) ont augmenté de 8,7 % sur le semestre, à 389 milliards de livres syriennes ; monnaie dans laquelle ces institutions préfèrent communiquer leurs résultats. Mais en tenant compte de la dépréciation continue de la livre syrienne et sur la base du taux de change de fin d’année 2013 avec le dollar (141,80 SYP/1 USD), cette progression n’est plus que de 2,8 %. C’est surtout du côté de la rentabilisation de cette activité que le bât blesse, même si dans la majorité des cas elle demeure encore au rendez-vous : selon la monnaie dans laquelle ils sont calculés, les bénéfices consolidés des filiales syriennes ont décru respectivement de 69 %, à 2,89 milliards de livres, et de 77 % à 19,3 millions de dollars sur les six premiers mois de l’année. Selon la SCFMS, c’est la filiale de la Bank Audi qui, avec 9 millions de dollars, a généré le plus de profits suivie par la Bemo Saudi Fransi (8,8 millions de dollars), la Banque de Syrie et d’outre-mer (filiale de la Blom Bank, 3,6 millions de dollars), la Sharq Bank (groupe BLF, 2,5 millions de dollars) et la branche syrienne de la Byblos Bank (1,1 million de dollars). La Syria Gulf Bank, où la First National Bank a une participation minoritaire, est la seule à avoir communiqué un résultat déficitaire en fin de semestre (-5,8 millions de dollars). De son côté, la Fransabank a annoncé 8,6 millions de dollars de profits à fin juin 2014.
Quoi qu’il en soit, aucune menace significative ne pèse pour les banques si la situation venait à se dégrader davantage : « La plus grande partie du portefeuille reste libellée en livres syriennes et ne représente plus grand-chose par rapport à la taille des banques libanaises », assure Saad Azhari, PDG de la Blom Bank. Aucune raison, donc, pour les banques présentes de renoncer au résidu de leur clientèle locale ni à leurs ambitions à plus long terme : « En restant, nous serons aux premières loges pour financer l’effort de reconstruction de la Syrie évalué a minima à 200 milliards de dollars », confie Freddie Baz.