Acheté en 2012 par le groupe libanais ACC (Arabian Construction Company), le centre d’affaires Gefinor a au cours des deux dernières années augmenté son taux d’occupation, réduit le nombre d’anciens loyers et donné une nouvelle dynamique à sa galerie marchande. Entretien avec Abdo Ouaidat, directeur général du Gefinor.

Juin 2012, votre groupe ACC achète pour un peu moins de 100 millions de dollars le centre Gefinor. Pourquoi cet investissement?
Notre philosophie est d’investir dans des propriétés spécifiques et rares comme les centres d’affaires qui génèrent des revenus locatifs. Nous l’avons déjà fait aux États-Unis et en Europe. Cela nous permet d’avoir des revenus réguliers qui réduisent les risques quand le marché immobilier est stagnant comme actuellement au Liban. Gefinor est unique. Construit en 1969, il était en bon état et bien tenu, et son architecture n’est pas démodée. Trouver un centre d’affaires d’environ 27 000 m2 à la vente n’arrive pas tous les jours. Acheter le Gefinor était une opportunité qu’il ne fallait pas rater.

Depuis deux ans, qu’avez-vous apporté au centre ?
Depuis juin 2012, le taux d’occupation est passé de 93 à 96,5 %, soit une hausse de 3,5 points. Les revenus locatifs ont augmenté et le nombre d’anciens loyers a été réduit. Nous avons les moyens financiers et l’expérience pour améliorer le standing du Gefinor. Une équipe de 73 personnes gère le centre où nous cherchons à optimiser le service, la maintenance, la propriété des espaces communs, les espaces verts et la sécurité.

Comment faites-vous pour avoir un taux d’occupation élevé malgré un contexte économique et sécuritaire difficile ?
Au cours des neuf premiers mois de 2014, nous avons loué 2 200 m2 de bureaux. Notre politique est d’être à l’écoute de la demande et d’avoir de solides relations avec nos clients. Ainsi, 95 % de nos locataires renouvellent leur contrat. Par exemple quand un de nos locataires cherche à s’agrandir ou à réduire son espace de travail, nous faisons notre maximum pour lui trouver une solution dans l’un des cinq blocs du centre. Ainsi, en 2014, nous n’avons enregistré que quatre départs pour treize nouveaux contrats. En collaboration avec des agences immobilières, notre politique est de trouver le plus rapidement possible un nouveau locataire une fois qu’un bureau se libère.

Avez-vous observé une évolution de la demande pour les bureaux ?
Il est indéniable que les grandes surfaces se louent plus difficilement. La majorité des demandes concerne des bureaux entre 50 et 200 m2.

Quelle est votre stratégie vis-à-vis de vos anciens locataires ?
Gefinor compte environ 40 % d’anciens locataires. Nous avons une approche au cas par cas. C’est un long processus. Nous payons pour certains des indemnités ou nous les relocalisons dans le centre à de nouvelles conditions. Depuis 2012, nous avons réglé le statut d’environ 1 000 m2 de bureaux.

Votre structure commerciale a connu depuis 2013 une nouvelle dynamique avec l’arrivée de nouvelles boutiques mais surtout de cafés et de restaurants. Que s’est-il passé ?
Avant 2012, Gefinor comptait déjà les restaurants Gruen et Beazbee. Mais son potentiel n’était pas assez exploité. Pourtant, nous étions convaincus que le centre pouvait devenir une adresse culinaire et de détente pour les employés et les visiteurs du Gefinor, mais aussi les personnes qui vivent, travaillent ou se rendent à Hamra et Clemenceau. Le centre permet de donner à chaque emplacement une terrasse, ce qui est idéal pour les restaurateurs. Ainsi, nous avons été sélectifs dans le choix des enseignes. En l’espace de quelques mois, nous avons finalisé avec Lina’s Café, Y by Yabani, Let’s Eat et Café Suz.