Après un exil de plusieurs années en France, la société Beyhom Developers s’est relancée dans la promotion immobilière à Beyrouth. Elle vient de démarrer la commercialisation de deux nouveaux immeubles résidentiels à Badaro et à Ras Beyrouth. Entretien avec Mounir Beyhom, directeur exécutif.

Depuis combien d’années êtes-vous dans la promotion immobilière ?
Nous sommes une société familiale. À l’origine, mon père était dans la finance. Nous avons quitté le Liban durant la guerre civile pour le sud de la France. Nous y avons investi dans l’immobilier et l’hôtellerie. De retour à Beyrouth, il y a quelques années, nous avons construit quelques projets résidentiels à Ras el-Nabeh, à Ramlet el-Baida, puis dans le quartier Eden Rock à Jnah. Nous travaillons étape par étape, dans le but de fortifier notre notoriété et de fidéliser notre clientèle. Notre stratégie est de proposer des produits variés dans différents quartiers de la capitale afin de cibler tous les budgets.

Pourquoi avoir investi à Badaro ?
La parcelle se trouve au sud de Badaro, rue du Musée à proximité de l’Hôpital militaire. Elle bénéficie de dégagements et de vues sur l’hippodrome. C’est un quartier résidentiel en développement avec plusieurs immeubles en construction. Il a aussi une position centrale à Beyrouth. De plus, les prix y sont attractifs et abordables pour la classe moyenne.

Quelles surfaces d’appartements proposez-vous ?
Badaro Park View compte 15 étages. Les deux premiers niveaux sont des unités de 118 m2 avec deux chambres à coucher qui ont leur propre salle de bains. Au-delà, les appartements font 235 m2 avec deux places de parking. Au départ, le projet ne prévoyait pas de petites unités, mais vu la conjoncture actuelle, nous avons pris la décision d’offrir des produits plus accessibles aux petits budgets.

Êtes-vous satisfait de votre taux de vente ?
Le marché immobilier traverse une période de stagnation. C’est indéniable. Dans le passé, les prix des appartements étaient sous-évalués. Il y a eu un rééquilibrage depuis sept à huit ans et les prix se sont envolés. Désormais, il faut s’activer davantage pour trouver des acheteurs. À ce jour, nous avons vendu 25 % du projet.

Quel est votre prix de vente ?
Notre grille commence à partir de 3 100 dollars le m 2. Nos tarifs sont cohérents par rapport à ceux des autres projets dans le quartier. Les prix de Badaro sont connus. Les clients peuvent comparer, nous sommes dans la moyenne voire moins chers que certains. Ce n’est pas nous qui imposons les prix, mais le marché et le jeu de l’offre et de la demande.

Dans un contexte difficile, quelle stratégie adopter pour accélérer la commercialisation de vos projets ?
La grande majorité de nos ventes se réalise grâce à notre réseau, nos cercles d’amis et la famille. Par ailleurs, pour pouvoir vendre nos produits, il faut se démarquer des autres. Il faut miser sur les emplacements, la qualité des finitions et des prestations. En parallèle, nous essayons de faire connaître nos produits au plus grand nombre par les agences immobilières, la publicité ainsi que les réseaux sociaux.

Malgré cette conjoncture morose, confirmez-vous le lancement du projet Manara View Residence cet été 2015 ?
Oui bien sûr, l’immobilier à Beyrouth est notre fer de lance et nous restons optimistes. Dans le cas contraire, nous aurions déjà revendu la parcelle, ce que nous refusons totalement. Notre projet à Manara est situé dans une rue résidentielle à quelques mètres de l’ancien phare de Beyrouth. L’immeuble compte onze appartements de 255 m2 avec quatre chambres à coucher.