À lire l’intitulé de cette exposition, qui se tient à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), jusqu’en janvier, on pourrait croire à une recension “in illo tempore” des mythes fondateurs de l’art du Levant. Il n’en est rien. Très ludique, cette exposition s’intéresse à une période récente de l’histoire de l’art : entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, quand une esthétique mondialisée peu à peu s’impose à tous. Une époque charnière pour l’art du Levant écartelé entre deux visions du monde, qui vont se confronter, voire s’interpénétrer. « À la fin du XXe siècle, la peinture occidentale commence à être connue dans la région et ses représentations influencent l’art local. C’est aussi à cette époque que l’art islamique – qui, par nature, ne se préoccupait pas de représentations de l’homme ou de la nature – va progressivement être supplanté par l’art occidental, pour qui l’homme et la nature sont précisément au cœur de l’esthétique », lit-on sur le site du musée.
Pour nous le faire comprendre, point de discours. Au contraire, ce parcours initiatique est quasi enfantin : il recrée grandeur nature des images, des objets en trois dimensions de ces temps révolus. Un avion de papier, un poster de film, une céramique oubliée… On peut ainsi y déambuler, y jouer ou même s’y cacher, pour finalement en être “partie prenante” et ainsi comprendre ce qui a mené à l’art d’aujourd’hui.
“Al-Musawwirun :
Artists before Art”,
Rose and Shaheen Saleeby Museum, AUB,
Tél. : 01/350000,
jusqu’au 16 janvier 2016.