Les rendements obligataires à long terme ont encore reculé et se situent à un plus bas historique dans beaucoup de pays avancés. Un repli qui s’explique par les politiques monétaires accommodantes, en Europe et au Japon en particulier, mais aussi par « la diminution des anticipations inflationnistes, la forte baisse des prix du pétrole et la faiblesse de la demande intérieure », selon le FMI. Même aux États-Unis, où la Réserve fédérale avait réduit ses achats d’obligations au cours du dernier trimestre de 2014, la demande accrue d’actifs américains, ainsi que les tensions inflationnistes modérées ont poussé à la baisse les rendements des bons du Trésor à long terme ; celui des bons à 10 ans a diminué de 80 points de base entre octobre et janvier. Le durcissement monétaire graduel devrait néanmoins se traduire par une hausse des rendements. « La hausse des taux d’intérêt affectera toutefois la valeur des obligations acquises avant le relèvement. Les investisseurs préfèrent donc attendre », estime Patrick George, directeur des investissements à la FFA Private Bank. En Europe, ces derniers sont dissuadés par les taux négatifs dans certains pays, même si l’investissement dans les obligations souveraines des marchés périphériques reste attrayant et que la performance du marché est globalement positive depuis le début de l’année, à l’exception de la Grèce (-9 % pour les obligations souveraines, selon le Crédit agricole suisse). Dans ce contexte, les investisseurs se tournent davantage vers d’autres marchés, notamment asiatiques. « Dans cette zone, les obligations appartenant à la catégorie “investment grade” libellées en dollars sont désormais plus attractives. Plus spécifiquement, les obligations chinoises “AA” et “A” offrent de meilleurs rendements que leur équivalent dans d’autres pays », explique Christina Azouri, conseillère en placements au Crédit agricole suisse. Dans la même veine, la banque HSBC conseille d’investir dans les obligations chinoises libellées en CNH, la devise jumelle du Renminbi, dont la résilience face aux fluctuations du dollar semble plus forte. Certains investisseurs se tournent également vers des marchés “spéculatifs”, comme l’Ukraine et le Venezuela, qui offrent des rémunérations élevées, reflétant le haut niveau de risque. Dans cette catégorie, la HSBC a changé sa position à l’égard du marché obligataire russe, de “négatif” à “neutre”, en raison notamment « d’une surévaluation des Credit Default Swaps (CDS) », explique Peter Yeates, directeur général de la HSBC au Liban.
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